«Hamadache et Mezrag sont des pions utilisés par le pouvoir », assurait hier le président de Jil Jadid, Soufiane Djilali. S'exprimant devant les membres du Conseil national, réuni en session ordinaire à l'Institut d'études et de recherches syndicales à El Achour à Alger, Soufiane Djilali a dénoncé de nouveau l'appel au meurtre lancé par l'imam salafiste Abdelfatah Hamadache contre le journaliste et écrivain Kamel Daoud. Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) Soufiane Djilali estimera ainsi que le journaliste a le droit d'exprimer ses convictions, même «s'il n'a pas dépassé les limites» et que, de même, chacun a le droit de contester ses propos. Mais «aller jusqu'à l'appel au meurtre», le président de Jil Jadid y voit un comportement, une extrême «inacceptable». Voire, «Hamadache de même que Madani Mezrag sont des pions utilisés par le pouvoir» dans le but de faire croire que le régime actuel est le meilleur garant contre l'islamisme rampant, en référence à la décade 1990, n'écarte pas Soufiane Djilali. Par ailleurs, le président de Jil Jadid, parti membre de la Coordination nationale pour la transition et les libertés démocratiques, a disqualifié le contenu de l'éditorial de la revue El Djeich de l'Armée nationale populaire (ANP). Certes, Soufiane Djilali concède que ce contenu pourrait être « normal » dans la mesure où il démontre la situation «aux abois» du régime. Néanmoins, il réfutera de manière ferme l'assertion notable selon laquelle les membres de l'opposition sont des «aventuriers», constitueraient des «dangers» pour la nation et agiraient pour des intérêts externes. Ainsi, le président de Jil Jadid appellera l'institution militaire à apporter des preuves en ce sens. Même, il estimera que l'ANP qui a cautionné le «coup d'Etat» du 17 avril 2014 devrait revoir sa conception du patriotisme, s'intéresser à la réalité de la gouvernance actuelle outre l'opportunité d'enquêter sur les détenteurs de cartes de résidence à l'étranger, dans une allusion directe au secrétaire général du FLN, Amar Saâdani. Considérant que l'opposition «unifiée», «renouvelée» est apte à proposer une «alternative» en cas de changement, un changement « inéluctable» qu'il s'opère de manière pacifique ou non, Soufiane Djilali invitera le «pouvoir réel», selon lui diffus au niveau de la présidence et de l'ANP, à avoir «le bon sens». Ainsi, il appellera les tenants du pouvoir à «ouvrir un débat réel», constructif et non biaisé avec cette opposition, dans le but fondamentalement de consacrer la pratique démocratique. Mais aussi de sortir du contexte national marqué notamment par la «paralysie», l'«anarchie» sur tous les plans et une quête citoyenne du changement pacifique, un contexte que le président de Jil Jadid avait longuement explicité en ouvrant les travaux de cette session ordinaire, consacrée par ailleurs à des questions organiques dont la maturation du règlement intérieur et l'évaluation du processus de structuration.