Djamel Benchadli a succédé à Kamel Mouassa à l'intersaison et sans faire de bruit, il a hissé le nouveau promu asémiste à la 9e place après avoir signé l'exploit de la dernière journée en allant battre l'USMA dans son fief de Bologhine. Rencontre avec un technicien oranais qui ne doute de rien. Quel premier bilan pourriez-vous faire après 14 journées ? Honnêtement, pour un nouveau promu, je pense que c'est un bilan plutôt positif parce que nous avons une équipe composée de quelques joueurs expérimentés comme Aoued et Bouhedda mais la plupart d'entre eux sont jeunes et issus de notre centre de formation. Mais on a pu obtenir de bons résultats, parfois impressionnants à l'extérieur. Donc pas du tout inquiet ? Nous sommes classés à la 9e place et je mise sur un total de 21 points à la fin de la phase aller d'autant plus que le retour sera en notre faveur puisque nous aurons dix rencontres à domicile, mais il faudra continuer à travailler. Recevoir au stade Zabana n'est pas avantageux pour vous ... Mais d'après certains échos qui me sont parvenus, on pourrait recevoir dans notre stade fétiche de Bouakeul, où l'on est beaucoup plus à l'aise. Ce week-end, vous allez affronter l'USM Sétif en Coupe. C'est une épreuve qui vous intéresse ou est-ce seulement un bonus ? C'est un bonus et une aventure, on va essayer d'aller le plus loin possible pour, au moins, permettre à nos remplaçants d'avoir l'occasion de jouer. Ce championnat est très équilibré et aucune équipe ne semble dominer la compétition ... C'est vrai, après autant de journées, je n'ai remarqué aucune formation qui semble sortir du lot. Et que pensez-vous du niveau ? Le niveau est tout juste moyen. On a affronté presque toutes les équipes de Ligue 1 et je n'ai pas constaté une grande différence entre nous et les autres, sauf que les moyens et les ambitions sont différents. La moitié des clubs de Ligue 1 est drivée par des entraîneurs français et le MCA par un Portugais. Qu'en pensez-vous ? On ne peut que leur souhaiter la bienvenue dans notre championnat mais certains d'entre eux n'ont pas le niveau des entraîneurs locaux. Malheureusement, nos présidents de clubs se comportent différemment envers les étrangers et les Algériens. De toute façon, ces techniciens venus d'ailleurs n'apportent pas un plus parce qu'ils ne sont pas du calibre d'un Mourinho ou d'un Ancelotti. D'autre part, Kheïreddine Madoui a remporté la Coupe d'Afrique avec l'ESS et cela prouve la valeur du technicien algérien. Mais peut-on se passer de l'apport des étrangers ? Non, il ne s'agit pas de se refermer sur soi-même, mais dans les conditions actuelles, un bon entraîneur étranger ne peut pas travailler sérieusement en Algérie. Prenez l'exemple du MCA. On ramène un grand entraîneur en la personne d'Arthur Jorge, mais il n'a même pas un bon stade où diriger son équipe et aucune infrastructure digne de sa réputation. Je me demande comment il pourra s'adapter... Et vous, vous vous êtes adapté ? Nous, on est chez nous et on a l'habitude. On est compréhensif mais l'entraîneur professionnel qui a travaillé dans des conditions idéales aura du mal à s'adapter au peu de moyens matériels. Quelle est l'équipe qui vous a le plus impressionné ? Il y a le MOB qui m'a impressionné sur le plan de l'organisation et de la maîtrise défensive. Comment l'ASMO peut-elle concilier la formation et la performance ? Il faudrait d'abord s'assurer de garder nos joueurs, de les motiver pour les empêcher de céder aux chants des sirènes. Maintenant, pour être performant, il faut une autre condition, celle qui consisterait à ramener des joueurs d'expérience pour encadrer ces jeunes. Alors, vous allez vous renforcer au prochain mercato ? Certainement. Il nous faut un défenseur central et surtout un attaquant de pointe et ça, c'est une urgence, mais est-ce qu'on va trouver l'oiseau rare ? Je ne sais pas. Bientôt la CAN. Que pensez-vous du groupe de l'Algérie ? C'est un groupe très difficile, mais l'Algérie est devenue une grosse pointure sur le plan continental. Avec des joueurs qui évoluent dans de bons clubs européens, je pense que les Verts ont les moyens d'aller jusqu'au bout.