Sous le slogan «pour la liberté d'expression et de conscience», une foule nombreuse a pris part, dans la matinée d'hier, au rassemblement de solidarité avec Kamel Daoud initié devant la place de la Liberté de la presse dédiée à Saïd-Mekbel, à l'appel entre autres de la ligue de défense des droits de l'Homme et du café littéraire de Béjaïa. Des élus, des militants des droits de l'Homme et du combat démocratique, des journalistes, des universitaires et de nombreux citoyens lambda ont tenu à marquer par leur présence ce regroupement pour exprimer leur solidarité à l'écrivain et journaliste Kamel Daoud et dénoncer les fatwas des appels au meurtre lancés contre le chroniqueur par des obscurantistes salafistes. Les différents intervenants, qui se sont succédé à la tribune lors d'une prise de parole improvisée, n'ont pas manqué d'appeler à la mobilisation de toutes les forces vives –société civile, partis, les intellectuels et artistes — pour exiger le jugement du sinistre semeur de la mort. «Bien plus que la condamnation morale, politique et judiciaire qui doit frapper ce semeur de la mort dressé contre tout libre penseur, il est impératif de se mobiliser aussi pour démystifier la stratégie de salafisation de la société menée inlassablement par le courant intégriste sous l'œil complaisant du pouvoir, lui-même utilisant l'islam comme instrument politique pour exercer un contrôle social sur les citoyens», rappelait à juste titre, dans une déclaration, le café littéraire de Béjaïa.