Retour des violences ce jeudi, à Berriane, à 40 km au nord de Ghardaïa. Les Châambis du quartier Chaâba et les Mozabites du quartier Saraâf se sont opposés vers 14h sur la RN1, traversant la ville. Malgré l'intervention immédiate de la police, les affrontements ont duré jusqu'à 17h passées. Selon des sources locales, les Châambis voulaient venger la carbonisation de trois véhicules d'un électricien-auto, un acte qu'ils imputent aux Mozabites. «Les trois véhicules ont été incendiés ce mercredi à l'intérieur du garage d'un électricien-auto, qui se situe dans le quartier arabe et en face de la Sûreté de daïra. Nous ne savons pas encore s'il s'agit d'un acte de sabotage ou non, mais les Châambis du quartier Chaâba ont aussitôt accusé les Mozabites du quartier mitoyen Sarâaf», expliquent nos sources. La police qui a empêché le contact entre les deux communautés antagonistes, s'est attiré les foudres des émeutiers, racontent nos sources. «En un laps de temps, une partie de la RN 1, traversant la ville, soit entre le siège de la daïra de Berriane et la station-service, s'est transformée en un théâtre d'affrontements. La police a dû user de gaz lacrymogènes pour repousser les émeutiers qui, jusqu'à 17h passées, continuaient de lancer des pierres et des cocktails Molotov», affirment les mêmes sources. Contacté, le représentant local du RCD livre son sentiment sur cette reprise des violences : «Nous observons à chaque fois les mêmes scènes. Ça commence par des petites altercations isolées avant que ça ne se transforme en affrontements violents et généralisés. Après les violences du mois d'octobre qui ont causé mort d'hommes dans la région, les Mozabites ont entamé la construction d'un mur du côté du cimetière séparant leur quartier de celui des Chaâmbis, dit Chaâba. C'était pour se protéger des incursions nocturnes des Chaâmbis qui ont mis le feu à des habitations mozabites, dès lors que les services de sécurité ne pouvaient plus assurer la protection des biens et des personnes. Mais voilà que ce jeudi, les Châambis ont attaqué frontalement, du côté de la route nationale et en plein jour. C'est dire qu'il n'y a pas un travail efficace de la police, laquelle n'arrête jamais les véritables criminels. Il y a de la complicité et de l'incompétence à ce niveau.» Enfin, il est à signaler qu'hier vendredi, et jusqu'en fin d'après-midi, un calme précaire régnait sur la ville, selon toujours nos sources.