Pour la énième fois de suite, le procès de l'affaire des dix individus, membres de la famille de l'«émir» terroriste Abou Zeïd, poursuivis pour les chefs d'inculpations «groupe terroriste international, spécialisé dans l'enlèvement de touristes étrangers dans le sud algérien» est reporté. Le président du tribunal criminel près la Cour d'Alger a renvoyé l'affaire au 17 mars prochain. Abder Bettache - Alger (Le Soir) Les avocats étaient surpris, à en croire leurs dires, d'apprendre que le président du tribunal criminel décide le report dudit procès. Une décision que lui confère la loi conformément au code de procédure pénale. Cela dit, le procès en question est de nouveau rejugé aux assises suite à la décision de la Cour suprême, qui avait cassé en 2012 le jugement rendu par le tribunal criminel près la Cour d'Alger. En effet, cette instance judiciaire avait prononcé en 2012 des peines allant de 10 ans de réclusion à la perpétuité à l'encontre des accusés, y compris Abdelhamid Abou Zeïd, éliminé par les forces de sécurité en 2013 au nord du Mali. Le jugement prononcé par le tribunal criminel d'Alger a fait l'objet d'un pourvoi en cassation introduit auprès de la Cour suprême qui avait décidé de réexaminer l'affaire au profit des accusés, à l'exception de Abdelhamid Abou Zeïd qui est décédé. Selon l'arrêt de renvoi, les mis en cause sont poursuivis pour formation «d'un réseau de soutien» à un groupe terroriste international qui activait dans le désert algérien et les pays du Sahel, et avait pour objectif d'enlever des touristes étrangers, en vue de demander des rançons. Le dénommé Abou Zeïd a adopté, selon la même source, «une nouvelle stratégie consistant à recruter des contrebandiers (drogue, carburant et armes) activant dans cette région du Sahara dans le but de les utiliser dans l'exécution de plans criminels». Outre le recrutement de nouveaux éléments pour renforcer le groupe, les prévenus fournissaient aux terroristes des denrées alimentaires, du carburant et des devises et utilisaient le trafic de drogue pour financer l'achat d'armes. Selon l'accusation, les accusés avaient organisé un faux barrage dans le Sud pour voler des voitures de type 4x4 aux citoyens, en vue de les utiliser dans des attentats terroristes, dont l'attaque armée ayant visé des éléments de la Gendarmerie nationale à El Goléa en 2006.