[email protected] Mains au dos, poignets menottés, le jeune homme était loin de se douter que la veille du nouvel an, il allait être auditionné par le juge d'instruction. Il se trouvait pourtant à l'hôpital prêt à subir une intervention chirurgicale. Mais notre héros a préféré voler au secours d'une adorable jeune fille qui l'appela au téléphone lui demandant de la conduire en urgence au domicile de sa tante. Il raccrocha, pris ses jambes à son coup et s'exécuta. Le trajet fut court et nos deux jeunes gens eurent juste le temps de s'échanger quelques paroles, du genre «comment vas-tu» ? «ça va, je suis programmé demain pour une opération, mais ça peut attendre, il n'y a pas le feu».Arrivés à bon port, notre samaritain tombera des nues quand sa voiture sera encerclée par des policiers qui l'attendaient de pied ferme. Sitôt descendu de son véhicule, on lui placera les menottes et sera aussitôt conduit au commissariat. La jeune fille a beau crier à qui voulait l'entendre qu'il n'y était pour rien, mais rien n'y fait, il suivra les agents, muet, ne pouvant prononcer une parole et ne comprenant pas la tuile qui venait de lui tomber sur la tête. «Tu t'expliqueras au poste», lui signifiera-t-on. Le visage blême, la gorge serrée, la langue sèche et pâteuse, il demandera dans une voix inaudible un peu d'eau. Le liquide avalé, il s'enquit de sa présence au poste de police. - Tu es accusé d'enlèvement de mineur - Moi ? Mais elle m'a dit qu'elle avait 25 ans. - Tu la connais depuis combien de temps ? - Je l'ai connue par téléphone, il y a juste deux jours. Entre-temps elle m'appelle et me supplie de la conduire chez sa tante. J'ai cru bien faire, j'ai accepté. - Eh bien tu t'es bien fait avoir ! Cette jeune fille a 17 ans et a fugué du domicile parental il y a deux mois. - Je n'arrive pas à y croire. A présent je suis dans de beaux draps. Si ma belle-famille et ma fiancée venaient à l'apprendre, c'est foutu pour moi. Je vous jure devant Dieu que je dis la vérité. Maintenant est-ce que je peux rentrer chez moi? En plus, elle vous l'a dit elle-même que je ne suis pas impliqué dans son histoire de fugue. -Malheureusement pour toi tu dois rester ici en garde à vue 24 heures, comme le prévoit la loi, avant d'être entendu par le juge d'instruction. Le lendemain matin, notre mis en cause se retrouve au tribunal. -Mon Dieu ! j'ai gâché ma vie à 26 ans, tout est perdu. Quel imbécile je suis !