Trois gardes-frontières saoudiens, dont un haut-gradé, ont été tués lundi dans un attentat-suicide et des affrontements avec quatre «terroristes» qui ont aussi trouvé la mort à la frontière avec l'Irak, selon un nouveau bilan fourni par le ministère de l'Intérieur. L'attentat et les accrochages ont eu lieu dans la région de Arar où «quatre terroristes ont tenté de franchir la frontière saoudienne par le poste Souif», précise un porte-parole du ministère dans un communiqué, cité par l'agence officielle Spa. Après avoir essuyé des tirs, une patrouille de gardes-frontières a répliqué, «tuant un assaillant alors qu'un deuxième a fait détonner sa ceinture d'explosifs». Les gardes-frontières ont ensuite pourchassé les deux autres terroristes, dont l'un s'est lui-même donné la mort en actionnant sa ceinture d'explosifs alors que l'autre a été abattu, selon le porte-parole. Trois gardes-frontières dont un général, Awda al-Balawi, ont été tués, et deux autres blessés et hospitalisés, a précisé le porte-parole, faisant état de la saisie sur les lieux des affrontements d'un mitrailleur, d'un pistolet, des grenades à main et des ceintures d'explosifs. Le général Awda al-Balawi est présenté comme le commandant des gardes-frontières dans la région nord du royaume, par le site d'informations saoudien en ligne Sabg. Le Comité des grands oulémas, la plus haute autorité religieuse dans le royaume, a aussitôt dénoncé une «ignoble attaque criminelle qui relève du terrorisme» et réaffirmé son «soutien» à l'Etat dans sa campagne contre les partisans des organisations extrémistes, «dont Daesh et Al-Qaïda». Le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe (CCG), Abdellatif al-Zayani, a également dénoncé «l'attaque terroriste contre la frontière nord de l'Arabie saoudite», dans un communiqué publié à Ryad, siège du CCG. Les attaques armées se sont multipliées dans le royaume, membre de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis qui mène des raids contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) en Syrie. Début juillet, trois obus s'étaient abattus sur la région d'Arar sans faire de victime. Le 11 décembre, les autorités saoudiennes avaient annoncé que trois suspects, arrêtés pour une attaque ayant blessé un ressortissant danois le 22 novembre, étaient des partisans de l'EI, groupe déclaré «terroriste» par Ryad. Le ministère de l'Intérieur avait en outre attribué à d'anciens prisonniers liés à l'EI une attaque ayant fait sept morts le 3 novembre à Al-Dalwa (est). La quasi-totalité des actes «terroristes» en Arabie étaient auparavant attribuées par les autorités à Al-Qaïda, rendu responsable de la vague d'attentats qui avaient ensanglanté le royaume entre 2003 et 2006. Dans un court message audio mis en ligne début décembre, qui lui est attribué, le chef de l'EI, Abou Bakr al-Baghdadi, avait menacé les dirigeants saoudiens qui «ne seront plus en sécurité ou en paix». Le 7 décembre, les autorités saoudiennes avaient annoncé l'arrestation de 135 suspects, dont 26 étrangers, liés à des affaires de «terrorisme». L'Arabie, majoritairement sunnite et berceau du wahhabisme, version rigoriste de l'islam, a publié en février un décret royal prévoyant jusqu'à 20 ans de prison pour participation à des combats à l'étranger et appartenance à des «groupes terroristes».