8 111 accouchements par césarienne ont été réalisés à Tizi-Ouzou depuis 2005 à juin 2014, année durant laquelle 34% de naissances réalisées par le recours aux opérations chirurgicales contre 14% seulement en 2005. Le taux élevé du recours quasi systématique à la pratique des césariennes s'explique par la multiplication des accouchements à risque qui constituent un nouveau phénomène de société généré par le recul de l'âge de la nuptialité chez les femmes et le recours aux naissances médicalement assistées, (PMA) envisagé dans les cas de problème d'infertilité féminine qui sont des facteurs de mortalité maternelle, selon les explications fournies par la responsable du service néo-natalité à la Direction de la santé et de la population de la wilaya de Tizi-Ouzou, lors de la session extraordinaire de l'APW de lundi dernier, consacrée au secteur de la santé. Au palmarès des établissements ayant pratiqué le plus grand nombre d'accouchements par césarienne, l'EPH de gynécologie obstétrique Sbihi-Tassadit de la ville de Tizi-Ouzou vient en tête, avec 3 616 (34%) opérations réalisées durant la même période considérée. Les cliniques privées de la wilaya de Tizi-Ouzou suivent avec 3 443 parturientes opérées. 957 accouchements par césarienne ont été effectués au niveau des EPSP de la wilaya. «En 1997, une publication conjointe de l'Unicef (Fonds des Nations unies pour l'enfance), l'OMS (Organisation mondiale de la santé) et l'UNFPA (Fonds des Nations unies pour la population) (Guidelines for Monitoring the Availability and Use of Obstetric Services, October 1997) indique qu'une limite maximale de 15% du taux de césarienne doit être respectée. Au-delà de ce chiffre, le recours à la césarienne est jugé comme abusif et aurait un impact plus négatif que positif, si l'on considère les risques de cette opération», lit-on sur www.doctissimo.fr, une publication spécialisée en matière de santé qui ajoute : «L'augmentation de ces chiffres depuis une vingtaine d'années peut s'expliquer, en partie, par les progrès de la médecine chirurgicale et anesthésique, une augmentation du nombre des grossesses à risque (intervenant plus tard chez la femme) et une meilleure prise en compte de la souffrance fœtale grâce au monitoring. Malgré ces conditions, les experts s'accordent aujourd'hui à considérer des taux de césarienne supérieurs à 25% comme anormaux. Or de nombreuses maternités dépassent aujourd'hui ce chiffre», lit-on encore sur la même publication.