La visite de deux jours de la délégation parlementaire du FLN à In Salah n'a finalement abouti qu'à la promesse de porter les doléances de la population au président de la République. Des préoccupations pourtant connues d'Abdelaziz Bouteflika, pour avoir déjà dépêché un émissaire dans la région, le DGSN Abdelghani Hamel. Pas de solution à l'horizon. La protestation contre le gaz de schiste se poursuit. Une imposante marche a été organisée hier, après la prière du vendredi, à In Salah. Selon des sources locales, les manifestants anti-gaz de schiste se comptaient par milliers. La délégation parlementaire du FLN, conduite mercredi et jeudi, par le vice-président de l'Assemblée populaire nationale (APN), n'a pas été d'un grand secours. «Leur visite arrive quelque peu en retard. Cela fait plus d'un mois que la population proteste contre l'exploration du gaz non-conventionnel. Venir promettre de porter les préoccupations des citoyens au président de la République est une démarche inutile. Abdelaziz Bouteflika connaît très bien nos revendications. Son émissaire, le DGSN Abdelghani Hamel, est déjà passé par là», explique une source locale. La situation de flou qui entoure le forage d'Ahnet, à 170 km du centre-ville d'In Salah, n'est pas la seule raison qui a poussé les citoyens d'investir, hier, la rue. Le comité des trente représentants de la société civile qui devait se rendre à Alger pour rencontrer le Premier ministre Abdelmalek Sellal, et obtenir des garanties, n'a toujours pas reçu d'invitation. «Cela fait plus d'une semaine que nous attendons une invitation d'Alger. Certains disent que l'agenda du Premier ministre est chargé pour le moment, d'autres affirment qu'il n'a pas l'intention de rouvrir le débat sur la question. Entre-temps, les citoyens s'affolent et la contestation tend à prendre de l'ampleur», ajoute la même source. Pour rappel, le président de la République avait annoncé à l'issue d'un conseil ministériel restreint des mesures de développement local au profit de la région d'In Salah. Sur la question de l'arrêt de l'exploration du gaz de schiste, Abdelaziz Bouteflika n'a pas abdiqué. Il a, toutefois, instruit le gouvernement de maintenir le débat ouvert et d'être à l'écoute des manifestants. Ces derniers semblent davantage inquiets par la fracturation hydraulique. Ils réclament, aujourd'hui, la constitution d'une commission de cinq ingénieurs issus d'In Salah, pour le suivi du chantier des forages expérimentaux dans la région, à titre d'observateurs.