Le bal des émissaires officiels à In Salah a finalement abouti au point zéro. Les citoyens occupent encore une fois la RN1 et coupent les accès au forage expérimental de gaz non-conventionnel de Tidikelt. Le comité des 30 représentants de la société civile perd tout contrôle sur les manifestants. La protestation contre l'exploration du gaz de schiste à In Salah revient à son mode initial. Des tentes sont installées depuis lundi, sur la RN1, où les manifestants bloquent les accès au forage expérimental de Tidikelt, à 25 km de la ville. Les citoyens d'In Salah abandonnent, ainsi, les marches matinales symboliques, pour reprendre le rassemblement permanent. Une option que la population avait abandonnée après la promesse d'accueillir le comité des 30 représentants de la société civile, à Alger, pour débattre avec un haut responsable. Cette initiative avait vu le jour au lendemain des décisions annoncées par le président de la République, à l'issue d'un Conseil des ministres restreint. Abdelaziz Bouteflika avait annoncé des mesures de développement local au profit de la région, mais sans toutefois renoncer à l'exploration du gaz non-conventionnel. Il avait, néanmoins, instruit le gouvernement de maintenir le débat ouvert et être à l'écoute des citoyens d'In Salah. Le Président s'est ainsi exprimé après avoir dépêché son émissaire, le DGSN Abdelghani Hamel, pour s'enquérir des préoccupations des contestataires. Avant lui, le ministre de l'Energie s'était déplacé dans la région à la tête d'une délégation, mais sans succès. Mercredi et jeudi derniers, le vice-président de l'APN a conduit une délégation parlementaire du FLN, sur les lieux. Des promesses ont été faites à la population pour encore une fois porter leurs doléances au premier magistrat du pays. Mais décidément, les citoyens en avaient déjà assez du bal des émissaires officiels qui ont plus contribué à semer la confusion. Surtout après les déclarations récentes du P-dg de Sonatrach, réaffirmant la poursuite de l'exploration du gaz de schiste dans la région. Ces déclarations tombent au moment où le comité des 30 attend toujours d'être reçu par Abdelmalek Sellal, à Alger. Les représentants de la société civile comptaient exiger la constitution d'une commission de cinq ingénieurs issus d'In Salah, pour le suivi de la fermeture des forages expérimentaux.