De très lourdes peines par contumace seront sans aucun doute requises par l'accusation à l'encontre de vingt-six personnes actuellement en fuite, dont le chef de l'organisation terroriste Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Abdelmalek Droukdel. Le réquisitoire était attendu tard dans la soirée d'hier dans le procès de 41 membres appartenant à cette organisation terroriste auteurs de plusieurs assassinats dans les années 1990 dans les wilayas d'Alger et de Boumerdès. Abder Bettache - Alger (Le Soir) Après plusieurs reports, le procès d'une quarantaine de présumés terroristes, dont plusieurs sont en fuite, a eu lieu hier au niveau de la 5e chambre criminelle près la cour d'Alger. Le tribunal criminel, présidé par le juge Belkharchi, était appelé à faire la lumière sur «les agissements» des membres de cette organisation terroriste, dont huit ont été déférés hier devant le tribunal criminel près la cour d'Alger. Le procès qui s'est ouvert en fin de matinée hier ne connaîtra son dénouement que ce mardi matin. Les demandes du parquet général étaient attendues selon des avocats en fin de soirée. Ainsi, après lecture du volumineux arrêt de renvoi, le président du tribunal criminel a entamé les travaux du procès par l'audition d'Adoui Walid, accusé de «meurtre contre un policier dans la région de Boumerdès». Une accusation pour laquelle sont poursuivis tous les membres de ce réseau terroriste. En effet, les victimes des terroristes d'Aqmi appartenaient au corps des services de sécurité et de l'Armée nationale populaire (ANP). Elles ont été tuées dans des embuscades tendues à Alger et à Boumerdès. Parmi les accusés figure Gouri Abdelmalek, ex-chef de la katiba Jound El Khilafah activant dans la région du centre et ses environs et qui avait fait allégeance à l'organisation terroriste «Etat islamique» (Daesh). Ce dernier a été abattu fin décembre dernier par l'Armée nationale populaire suite au rapt et l'assassinat du ressortissant français Hervé Gourdel. Adoui Walid, un des accusés dans cette affaire, a été arrêté en 2011 à son domicile à Hussein-Dey. Il s'apprêtait alors, selon l'arrêt de renvoi, à exécuter une opération-suicide à la ceinture d'explosifs. Il avait révélé aux services de sécurité les noms de ses complices dont l'un a été abattu dans une cache de terroristes à Corso. Parmi les autres accusés en détention à la prison d'El Harrach, on cite Chrik M'hamed et Walid Khaled, qui ont été arrêtés lors d'une embuscade à Bachdjarrah à Alger. Ils étaient en possession d'armes et de bombes artisanales. Walid Khaled se préparait alors à exécuter une opération-kamikaze. Ces terroristes appartenaient à la Katiba El Feth, affiliée au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), dirigée par Droukdel Abdelmalek, et qui activait sur les hauteurs de Bouzegza, dans la commune de Keddara, dans la wilaya de Boumerdès, avant son allégeance à Aqmi. Selon l'arrêt de renvoi, les mis en cause dans cette affaire doivent répondre des chefs d'inculpation «d'homicides volontaires avec préméditation et guet-apens, adhésion à un groupe terroriste armé dans le but de semer l'effroi au sein de la population et créer un climat d'insécurité». Ils sont également poursuivis pour «atteinte à la sécurité des citoyens, apologie des actes terroristes et financement d'un groupe terroriste armé».