A l'opposé du grand reste de l'opposition qui y voit la main du pouvoir, le président du Front du changement soutient avec acharnement le projet de conférence portant reconstruction du consensus national. M. Kebci - Alger (Le Soir) Pour Abdelmadjid Menasra qui s'exprimait, hier vendredi, en marge des travaux d'une session ordinaire du conseil consultatif national du parti, il s'agit là d'une position de principe chère au FC qui consiste à «adhérer et à appuyer» toute initiative allant dans le sens de «dépasser» la crise que traverse le pays, indépendamment de son porteur et de la terminologie utilisée. «Nous avons bien pris part à la conférence de Zéralda portant transition démocratique et nous sommes membres à part entière de l'Instance de concertation et de suivi de l'opposition», précisera-t-il, comme pour signifier que le fait d'applaudir l'initiative du FFS ne veut nullement dire une «rupture» avec les partisans d'une transition démocratique. L'ancien ministre de l'Industrie sous la bannière du MSP avouera à demi-mot trouver la CLTD trop «refermée» sur elle-même et regrette ou presque sa «méfiance» à ses yeux, «démesurée», à l'égard du pouvoir. En effet, Menasra estimera que les membres de la CLTD et ceux du Pôle des forces du changement ont accusé assez de retard dans la prise de contact avec le pouvoir. une question de timing pourtant tranchée lors de la conférence de Zéralda quand les participants ont estimé qu'il fallait d'abord unir l'opposition à l'effet de créer ce «rapport de force à même de négocier en positon privilégié avec ce pouvoir». Invitant le pouvoir à se départir de sa stature «paternaliste» et de sa «ruse manœuvrière», le président du FC en fera de même en direction de l'opposition en tant que mouvance pour des concessions dans le «seul et unique intérêt du pays». Il ressassera ses réserves quant à la participation de son parti aux manifestations de rue en solidarité avec les populations du sud du pays qui, depuis des semaines, expriment pacifiquement leur refus de l'exploitation des gaz de schiste. Même s'il dénonce le pouvoir dans sa volonté de réduire l'activité partisane à sa plus simple expression, Menasra se voudra prudent quant à d'éventuels dépassements et exploitations des manifestations prévues mardi prochain. A ce propos, le conseil consultatif du parti devrait certainement entériner cette position de non-participation au sit-in et marches prévues dans les 48 wilayas du pays et même à Paris, en France.