L'Algérie relance le projet de génération électrique via le solaire Desertec ainsi que le projet de gazoduc Algérie-Sardaigne-Italie (Galsi). C'est ce que le Premier ministre Abdelmalek Sellal a indiqué hier, en présence du Premier ministre portugais, Pedro Passos Coelho, à l'issue de la 4e réunion de haut niveau entre l'Algérie et le Portugal. Cherif Bennaceur - Alger (Le Soir) «J'ai proposé au Premier ministre du Portugal d'examiner avec l'Union européenne les moyens de relance du projet Galsi ou un autre projet», dira Abdelmalek Sellal qui relèvera l'opportunité de cette relance, notamment dans la mesure où un projet de gazoduc reliant le Nigeria à l'Algérie a été impulsé et viendra en complément du projet Galsi, bloqué depuis quelques mois. Ce qui permettra également d'améliorer et de garantir la fourniture en gaz de l'Union européenne, le Premier ministre portugais ayant justement exprimé le souhait de son pays mais aussi de l'Union européenne de diversifier les sources d'approvisionnement et par conséquent de se libérer de la dépendance de la Russie et de l'Ukraine. Prenant en compte ce «problème», Abdelmalek Sellal, qui rappelle que le Vieux continent est déjà approvisionné en gaz algérien à travers trois gazoducs, assurera que l'Algérie a toujours honoré ses engagements énergétiques et commerciaux et s'engage à les honorer, indépendamment de toute contingence «politique» ou autre. Et cela même si les accords énergétiques conclus avec l'Union européenne, notamment ceux à long terme, devraient être «revus» dès l'année prochaine, indiquera Abdelmalek Sellal. A ce propos, le Premier ministre du Portugal avait escompté la possibilité de bénéficier de conditions de prix et de durabilité intéressantes. Citant la politique engagée en vue de consolider le mix (diversification) énergétique en Algérie, notamment par le biais de l'énergie solaire, le Premier ministre algérien évoque une proposition à formuler au niveau de l'Union africaine. «Nous relançons le projet Desertec», dira M. Sellal qui précise, sans davantage de détails, que cette initiative se prépare. Toutefois, le Premier ministre n'éludera pas l'éventualité d'une autre formule, similaire, de génération électrique, invitant tacitement à la participation de toutes parties intéressées. Rappelons que le projet Desertec était une initiative d'entreprises allemandes visant l'approvisionnement de l'Europe en énergie électrique à partir de l'énergie solaire du désert africain, dont la concrétisation en Algérie n'a pu se faire. Le solaire ou les énergies renouvelables, une opportunité pour la coopération algéro-portugaise, considérait le Premier ministre Pedro Passos Coelho qui évoquera le souhait de son pays de transférer l'expertise, les «capacités techniques» du Portugal dans ce domaine. Notons, ce faisant, qu'un mémorandum d'entente dans le domaine de l'énergie a été signé, à l'occasion de cette quatrième réunion de haut niveau. Huit autres accords et mémorandums ont été également signés au niveau bilatéral, dans les domaines des échanges culturels pour la période 2015-2017, l'information, la formation diplomatique, la formation touristique, l'environnement et l'aménagement du territoire ainsi qu'en matière de contrôle économique, répression des fraudes et la protection des consommateurs et les transports, lors de cette réunion et qui a été précédée la veille par des discussions ministérielles. Des accords «importants, concrets» à même, dira Abdelmalek Sellal, de booster la coopération bilatérale, une relation «sans problèmes» du point de vue politique et qui selon lui «s'est consolidée d'année en année» et a «enregistré un saut qualitatif en 2014» dans le domaine économique. Ainsi, Abdelmalek Sellal indiquera qu'«un nombre important» de partenariats dans le domaine industriel ont été alors conclus entre des entreprises publiques algériennes et des entreprises privées portugaises. Un intérêt portugais également évident, relèvera le Premier ministre Pedro Coelho, pour «le programme de modernisation ambitieux» impulsé en Algérie, dans les secteurs de l'agriculture, l'industrie, du tourisme, de l'énergie et des technologies. Des secteurs dont la valorisation a été également engagée au Portugal, relèvera son Premier ministre qui exprimera le souhait de continuer à «travailler ensemble» et de booster les possibilités d'investissements et de coopération commerciale. Notons ainsi que l'Algérie compte parmi les 5 premiers partenaires commerciaux hors Union européenne du Portugal et constitue son second marché en Afrique, indiquait le Premier ministre Pedro Coelho qui précise que 359 entreprises portugaises exportent vers l'Algérie et que plusieurs sociétés portugaises sont implantées ou participent aux projets, dans les secteurs de la construction, l'industrie alimentaire et le commerce de détail notamment. Néanmoins, la coopération bilatérale dans le domaine de l'habitat patine, quant à elle, le projet de réalisation de 50 000 logements impliquant des constructeurs portugais n'ayant pu se concrétiser. A ce propos, Pedro Passos Coelho expliquera cette situation par «des raisons d'ordre commercial», des difficultés pour certaines entreprises privées de participer aux projets et appels d'offres. Pour autant, le dirigeaant portugais a assuré de l'engagement de son gouvernement à œuvrer en vue de «dépasser cette situation», les discussions devant se poursuivre encore comme le relèvera Abdelmalek Sellal.