Le prochain acte de l'affaire Khalifa interviendra au plus tard à la fin de la présente session criminelle. M. Kebci - Alger (Le Soir) L'assurance est du ministre de la Justice et garde des Sceaux qui a affirmé, jeudi dernier, dans le sillage d'une séance de questions orales, au Sénat, que «l'enquête sur l'affaire Khalifa se poursuit» conformément aux procédures judiciaires et dans le cadre de la coopération internationale», et que le dossier est inscrit au rôle de la présente session criminelle. Quant à la date exacte de ce procès en appel qui retient l'attention, Tayeb Louh a affirmé que le parquet chargé de l'affaire était «seul habilité à fixer la date de l'ouverture du dossier». L'ex-magnat algérien, extradé de Londres, où il s'était réfugié depuis 2003, le 24 décembre 2013, ne perdra pas beaucoup son temps. Le surlendemain de son arrivée à Alger, il formulera un pourvoi en cassation devant la Cour suprême contre le renvoi de son procès, à l'issue duquel il avait été condamné en 2007 à la prison à vie. Rafik Khalifa fera même «une déclaration d'opposition» contre son jugement par contumace, dans l'affaire de la banque qu'il dirigeait. Les mis en cause dans l'affaire Khalifa sont poursuivis pour association de malfaiteurs, vol qualifié, escroquerie, abus de confiance et falsification de documents officiels. Une enquête ouverte sur cette affaire en 2007 a mené au constat par la Banque d'Algérie d'un un trou de 3,2 milliards DA dans la caisse principale de la Banque El Khalifa. A noter que le procès en cassation de l'affaire El Khalifa Bank a été renvoyé, le 2 avril 2013, par le tribunal criminel près la cour de Blida à une «autre» session. Un report que le juge en charge de l'affaire a justifié par le décès de deux accusés qu'il faudra confirmer et la défection de certains prévenus pour «des circonstances qui les dépassent». Louh ne se gênera pas à répliquer une fois de plus aux députés de l'Alliance de l'Algérie verte qui, décidément, n'arrivent pas encore à digérer l'adoption par l'APN, la semaine dernière, du projet de loi amendant et complétant la loi portant code pénal. Un projet qui, pour rappel, pénalise les cas de violences conjugales, ce que lesdits parlementaires islamistes, estiment une «intrusion flagrante dans l'intimité familiale» et un «encouragement à l'effritement et la dislocation de la cellule familiale», allant jusqu'à entreprendre de pourvoir contre la légalité de ladite séance d'adoption, empreinte, selon eux, «d'irrégularités criantes» avec, notamment, le quorum de députés non atteint et colmaté par le vote de fonctionnaires de l'APN lors de la séance de vote. Une démarche que Louh inscrira dans le cadre de la «liberté d'expression». «Chacun est libre d'exprimer son avis et de prendre les dispositions qu'il croit nécessaires», dira-t-il, non sans rappeler la «tragédie» endurée par le peuple algérien et les résultats de l'extrémisme» qui ont suivi avec «des blessures qui sont toujours là». FLAMBEE DU PRIX DE LA POMME DE TERRE La main-d'œuvre étrangère comme panacée ? Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural impute la flambée des prix de la pomme de terre au retard de sa récolte. Un retard induit à son tour par, précisait, ce jeudi, Abdelouahab Nouri, l'abondance des pluies et le manque de main-d'œuvre. «Nous avons connu une pluviométrie très importante qui a retardé la récolte de la pomme de terre et dont plus de 15 000 hectares n'ont pas été arrachés», expliquera-t-il, en marge d'une séance de questions orales au Sénat, jeudi dernier. Des difficultés d'accès aux champs auxquelles il faudra ajouter le fait que la main-d'œuvre se fait désirer puisqu'elle n'accepte pas de travailler dans de pareilles conditions». Pour le ministre, la panacée au manque criant de main-d'œuvre agricole est à deux niveaux : le renforcement de la mécanisation ou le recours carrément à la main-d'œuvre étrangère. Un phénomène qu'il s'agira en fait de légaliser, nombre d'immigrés exerçant déjà cette mission « informelle».