Programm� une premi�re fois le 15 d�cembre dernier, puis report� au 28 du m�me mois pour permettre aux accus�s, mis sous mandat de d�p�t depuis, de pr�parer leur d�fense, le proc�s en appel de l'affaire des femmes viol�es � Hassi-Messaoud aura lieu le 3 janvier 2005. Tous les regards y seront braqu�s tant ce proc�s est important pour ces femmes, pour toutes les femmes. Sa�da Azzouz - Alger (Le Soir) - La cour de cassation de Biskra aura � se prononcer demain sur l'affaire dite d'"El Ha�cha", du nom de ce sinistre quartier de Hassi-Messaoud, o�, dans la nuit du 13 au 14 juillet 2001, trente-neuf femmes originaires du nord du pays, travaillant en tant que femmes de m�nage dans des soci�t�s p�troli�res, ont �t� viol�es. L'exp�dition punitive dont elles ont �t� victimes, men�e par pr�s de trois cents hommes, faisait suite � une s�rie de pr�ches incendiaires contre ces femmes qui vivaient seules. Les atrocit�s qu'elles avaient v�cues, on s'en souvient, avaient �t� rapport�es par la presse nationale et internationale, et suscit� des r�actions d'indignation de la soci�t� civile, dont des associations de femmes. Puis, plus rien ! Le silence qui entourera cette affaire sera n�faste pour la justice et fatidique pour les pauvres victimes. En juin 2002, au tribunal de Ouargla, o� se tient le proc�s des 29 pr�venus, la tournure que prendra l'audience en surprendra plus d'un. Les victimes �taient au box des accus�s, et les accus�s deviennent victimes. Sur les 29 femmes viol�es, battues et tortur�es, seules 8 sont pr�sentes � la barre, on parle alors de pressions et de retraits de plaintes. "Pourtant aucune des victimes n'a retir� sa plainte. Elles n'�taient pas pr�sentes � cette audience parce qu'elles n'avaient pas re�u de convocations", tient � pr�ciser Madame Badia Sator, que nous avons jointe hier par t�l�phone et qui suit cette affaire, pour le compte de l'association Rachda. Elle rappelle � l'occasion que c'est gr�ce au procureur de la R�publique de Ouargla que cette affaire est rejug�e. "S'il n'avait pas fait appel au jugement prononc� par cette juridiction, jamais justice n'aurait �t� rendue � ces femmes". Pour rappel, le 15 juin 2002, le tribunal de Ouargla avait prononc� la relaxe pour dix pr�venus. D'autres ont �t� condamn�s � la prison avec sursis. Peines d�risoires ! Le verdict est loin d'�tre � la hauteur des crimes commis. Les donn�es, ou la conjoncture semblent avoir chang�. Les associations de femmes se remobilisent et font tout pour que ce proc�s soit �quitable. "Nous avons fait appel � cinq avocats, deux se trouvent � Biskra, les trois autres sont d'Alger. Nous nous occupons des trois femmes victimes qui feront le d�placement � Biskra", indique Badia Sator qui revient sur les atrocit�s v�cues par trente-neuf femmes, une nuit de juillet 2001. Quatre de leurs bourreaux ont �t� mis sous mandat de d�p�t depuis le 15 d�cembre 2004, date initiale du proc�s en appel. Des mandats d'amener ont �t� lanc�s contre les autres. Des faits qui laissent supposer que le proc�s de Biskra, contrairement � celui de Ouargla, ne sera pas rat�. Une pens�e particuli�re ira au cours de cette audience � l'endroit du docteur Belatr�che, d�c�d�e lors des inondations de Bab-El-Oued. Cette femme m�decin avait d�fi� un "interdit" et affirm� que les femmes en question avaient bel et bien �t� victimes d'atrocit�s. Faits qu'un des m�decins de Mustapha-Pacha o� elles ont �t� amen�es avait "banalis�s", et qu'un autre de la clinique Durando, pourtant r�quisitionn�, avait balay�s, violant ainsi une autre fois ces femmes.