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Un millier de kilomètres et des années lumières !
Publié dans Le Soir d'Algérie le 18 - 03 - 2015


Par Sarah Haidar
Ce sont deux pays : une monarchie déclarée et une autre déguisée en république ; deux peuples majoritairement musulmans qui partagent le même territoire nord-africain rebaptisé Grand-Maghre-Arabe et qui ont longtemps vécu paisiblement jusqu'à ce qu'un conflit politique vicieusement entretenu ne vienne ébrécher leur fraternité. Dans un pays comme dans l'autre, la religion occupe l'esprit et l'espace public mais pas de la même manière : si la monarchie tire sa légitimité de l'islam, elle sait aussi tirer tous les bénéfices de la modernité et, quoi qu'on en dise, en faire profiter son peuple ; tandis que dans la «république» d'à côté, l'Etat a compris tout l'intérêt de laisser un islam jadis apaisé se transformer en obsession maladive et abrutissante. Il s'agit bien sûr du Maroc et de l'Algérie qui ont toujours eu, vis-à-vis de leur régime politique, une défiance mêlée à de la soumission, un mélange de fascination, d'abus d'obéissance et de rejet aussi impulsif que provisoire.
Seulement, en ce début d'année 2015, l'actualité politique des deux pays fait penser à deux époques aussi éloignées l'une de l'autre que peuvent l'être Torquemada et Jules Ferry... Oui car en Algérie, le seul pic d'activité qu'a connu le Parlement depuis des années, a été provoqué par la loi criminalisant les violences faites aux femmes. Les députés, dont la plupart étaient naguère exclusivement préoccupés par leur prochaine demande de hausse de salaire et de privilèges en contrepartie de leur main droite éternellement levée, ont eu soudain leur mot à dire. Après les débats houleux où les islamistes se sont illustrés dans une opposition réelle, farouche et déterminée dès qu'il s'est agi de donner un droit blasphématoire aux femmes, voilà qu'on apprend, hier, que malgré l'adoption de cette loi, elle risque d'être rejetée par le Sénat ou bien «adoucie pour ne pas heurter les sensibilités» (sic). En clair : priver un homme algérien de battre son épouse ou sa fille, de harceler une femme dans la rue ou de lui mettre la main au derrière, revient à heurter sa sensibilité tandis qu'un œil au beurre noir ou une personne insultée et humiliée font partie de nos traditions intouchables. Après le fracas absurde et le vernis de modernité dont l'Etat s'est brièvement badigeonné, le voilà qui s'apprête à reculer devant les exigences de leur premier allié stratégique : l'islamisme.
Au même moment, à moins d'un millier de kilomètres d'Alger, le roi marocain donne un délai d'un mois à ses ministres pour recevoir des propositions sur la révision de la loi criminalisant l'avortement qualifiée de «restrictive, sévère et inéquitable» (dixit le ministre de la Santé) ! Ce «blasphème» intervient après un long combat de la société civile et du mouvement associatif contre deux articles de loi anachroniques qui sévissent impitoyablement contre médecins et patientes et qui, par l'interdiction totale et non-négociable de tout type d'IVG, ont encouragé le phénomène des avortements clandestins avec tous les dégâts qu'il peut provoquer. Comme en Algérie, les femmes marocaines désireuses de mettre fin à leur grossesse sont réduites à le faire dans la précarité et la peur car, en plus des dangers de cette pratique pour leur santé, elles risquent de finir en prison pour atteinte à la sacralité divine de la vie humaine ! Bien sûr, Mohammed VI est loin d'être un Bourguiba éclairé, mais il a choisi de ne plus fermer les yeux sur ces «600 à 800 avortements clandestins pratiqués par jour» dans le pays, des chiffres révélés par le professeur Chafik Cheraïbi, président de l'Association marocaine contre l'avortement clandestin, lequel a été démis de ses fonctions suite à ces déclarations, ce qui a déclenché l'ire des militants des droits de l'Homme qui ont donc réussi à accélérer la révision de ces deux articles du code pénal.
Cet exemple illustre à lui tout seul le décalage effarant entre les deux pays : en Algérie, c'est l'exécutif qui décide un beau jour d'augmenter son capital sympathie auprès d'une tranche sociale en faisant voter des amendements-pansements avant de faire marche arrière face à ses propres contradictions idéologiques tandis qu'au Maroc, l'exécutif peut céder à la pression d'une société civile éveillée et déjà engagée dans un processus de modernisation quasi-inéluctable.
Pendant ce temps, il y a de fortes chances pour que la sensibilité socioreligieuse des islamistes algériens et de leurs électeurs demeure supérieure à la dignité et aux droits humains. Mais quoi qu'il en soit, l'Algérie n'a rien à envier à ses voisins : elle a un million et demi de martyrs et elle a battu l'Allemagne en 1982 !
S. H. 


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