Défilé, feux d'artifice et spectacle chorégraphique ont marqué l'ouverture populaire et officielle de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015». Constantine est, pour une année, «capitale de la culture arabe». La cérémonie d'ouverture officielle de la manifestation a eu pour point d'orgue le spectacle «L'épopée de Constantine» qui met en avant l'histoire deux fois millénaire de l'antique Cirta, en alliant musique, chant, théâtre, chorégraphie et projections vidéo. La cérémonie, inaugurée le jour même (jeudi) à la salle Ahmed-Bey a eu lieu en présence du Premier ministre Abdelmalek Sellal, du président de l'Assemblée populaire nationale, Larbi Ould Khelifa, du président du Conseil constitutionnel, Mourad Medelci, et des membres du gouvernement. Etaient également présents, le directeur général de l'Organisation arabe pour l'éducation, la culture et les sciences (Alecso), Abdullah Hamad Muhareb, le secrétaire général de la Ligue des Etats arabes, Nabil El Arabi, des ministres de pays arabes ainsi que des représentants du corps diplomatique accrédité en Algérie. La veille, mercredi soir, une parade des troupes artistiques et des délégations des pays participants a eu lieu à travers les artères de la ville. Mis en scène par Ali Aïssaoui à partir d'un montage de textes de plusieurs universitaires constantinois et de poèmes d'Omar El-Bernaoui et de Mohamed Laïd Al-Khalifa, le spectacle «L'épopée de Constantine», produit par l'Office national de la culture et l'information (Onci), retrace, en plusieurs tableaux, la longue histoire de la ville depuis la préhistoire, en mettant l'accent sur les étapes les plus importantes. La partie sur l'histoire de la Numidie met en avant le parcours de ses rois tout en abordant les guerres puniques entre les deux puissances de l'époque Rome et Carthage et qui ont touché toute la région de la Méditerranée occidentale. Campés par de jeunes acteurs encadrés par le metteur en scène de théâtre Faouzi Ben Brahim, les grands rois numides se sont succédé sur scène pour raconter leurs parcours tels que Massinissa, Jugurtha, racontant sa rébellion contre l'empire romain ou Juba II racontant son règne emprunt de savoir et de culture. L'épopée évoque les périodes vandale et byzantine, avant d'arriver à l'avènement de l'islam dans la région, annoncée par un appel à la prière suivi de tableaux qui mettant en scène la conquête de la région par Okba Ibn Nafaâ. L'illustration de la période ottomane commence par l'installation du premier bey de la ville, Ferhat Bey. Se succèdent ensuite d'autres beys dont Salah Bey dont on dit que les Constantinoises ont porté la «mlaya» noire en signe de deuil après sa mort. D'ailleurs, une chanson malouf dit «laârab qalou ma nensachi Salah...» (Les Arabes ont dit, nous n'oublierons jamais Salah). La prise de Constantine en 1837 et l'héroïque résistance d'Ahmed Bey annoncent le début des tableaux consacrés à la période coloniale française. Après un siècle d'occupation, c'est la renaissance de la conscience et du mouvement politique national dans la ville avec, notamment, l'apparition de l'association des oulémas algériens et à leur tête le cheikh Abdelhamid Ben Badis. Après les massacres du 8 Mai 1945 dans le Nord-Constantinois, l'épopée met l'accent sur la préparation de la lutte armée et le déclenchement de la guerre de Libération nationale. Après bien de souffrances, c'est l'indépendance. Le dernier tableau est consacré à l'histoire de l'Algérie indépendante. Le spectacle «L'épopée de Constantine» devait être rejoué pour le grand public hier vendredi. Une autre représentation publique est prévue aujourd'hui 18 avril, toujours à la salle Ahmed-Bey. Pour le transport des spectateurs, les organisateurs ont prévu des navettes à partir de la dernière station de tramway (Zouaghi). Sur le modèle d'«Alger, capitale de la culture arabe 2007» et de «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011», la manifestation s'étalera sur une année, avec un programme varié, dans les domaines culturel et artistique, notamment le théâtre, le cinéma, la littérature et la musique.