Une autre affaire sur le dos de la commission fédérale des arbitres que préside Khelil Hammoum, membre du BF de la FAF qui a succédé il y a un peu plus d'un an à Belaïd Lacarne. Cette fois, ce n'est pas un arbitre qui jette sa camisette, encore moins quelqu'un qui touche des pots-de-vin pour arranger l'issue d'une rencontre. L'actualité du 1er week-end du mois de mai rapporte, outre le déroulement de l'inédite finale de la Coupe nationale MOB- RCA, qu'un trio arbitral conduit par M. Boukhalfa, dépendant de la Ligue d'Oran, n'a pas fait le déplacement à Alger pour officier le match de la 28e journée du championnat inter-régions (groupe Centre) ô combien décisif entre le CA Kouba, équipe menacée par la relégation, et les Grenats de l'USM Sétif, un des postulants pour l'accession en DNA (Division nationale amateur). Une absence qui a intrigué plus d'un le jour du match (vendredi 1er mai) au stade Mohamed-Benhaddad de Kouba. Un directeur de jeu en remplacement de M. Boukhalfa et de ses assistants allait être improvisé sur place. C'était compter sans l'intransigeance des dirigeants du club sétifien qui ont récusé toute idée de changer le trio. En l'absence d'un (autre) officiel de la LIRF (le SG de la ligue était pourtant sur place, au stade de Kouba), le match n'a pas eu lieu mettant la structure dirigée par Mohamed Boukaroum (également membre du BF de la FAF) dans une situation embarrassante. La présence d'un commissaire au match aurait pourtant résolu un tel quiproquo. Cette défection d'un officiel garant du bon déroulement des opérations durant une partie de football est induite par l'absence des textes de loi concernant l'organisation des matchs dépendant des divisions inférieures. Le corps des commissaires de matchs n'est sollicité, en effet, que lors des matchs organisés par la LFP (Ligues 1 et 2). Des observateurs, au fait des coulisses entourant l'organisation des matchs dans les petites divisions affirment pourtant que certaines rencontres, celles dites à haut risque ou à enjeux (accession ou rétrogradation) peuvent bénéficier (à la demande d'une des deux parties) des services d'un commissaire au match. Le caractère exceptionnel pouvait donc être consacré à ce duel des extrêmes entre le CAK et l'USMS). Avant le déroulement de cette 28e journée, l'USMS pointait à la 2e place du classement, avec deux longueurs de retard sur le leader, le RC Boumerdès, au moment où le CAK était avant dernier, ex-æquo avec l'E. Sour El-Ghozlane avec 28 points chacun. Au lendemain de ce round marqué par la défaite du club de Boumerdès, à Ouargla, devant le MB Rouissat, le classement voit le RCB conserver son leadership (58 points) devant l'USMS (56 points mais un match en moins) alors que l'US Béni Douala est définitivement larguée (3e avec 44 unités). En bas du tableau, le CAK occupe la lanterne rouge (28 points) derrière le WA Rouiba (30 points) battu à Ouled Djellal, la JS Azzazga (31 points) qui s'est inclinée à Bougaâ et l'E Sour El-Ghozlane (également 31 points) qui a battu chez lui Béni Douala. Boukaroum ouvre son enquête, Khelil Hamoum fait «son ménage» ! Devant cette inédite situation, la LIRF a aussitôt ouvert une enquête. Dans un communiqué publié sur le site de la LIRF, l'instance de Hadj Boukaroum menace de sanctions les personnes défaillantes. «Suite au non-déroulement de la rencontre CA Kouba –USM Sétif, programmée le vendredi 1er mai pour le compte de la 28e journée du championnat Inter-régions groupe Centre-Est, il a été a constaté que les emails transmis aux arbitres désignés pour ce match sont parvenus tardivement aux intéressés. A cet effet, des sanctions sévères seront prononcées à l'encontre des personnes responsables de la direction de l'arbitrage», lit-on dans le communiqué de la LIRF. La ligue inter-régions ne livre aucun autre détail à ce sujet. Hier, c'est la Direction nationale de l'arbitrage relevant de la CFA présidée par Khelil Hamoum, membre du BF de la FAF, qui livre les noms des responsables de cette grave faute professionnelle que la ligue de Mohamed Boukaroum situe au niveau de la cellule du mailing (appelons-là ainsi) qu'avait installée ces dernières semaines Khelil Hammoum. Il s'agit de MM. Mounir Dbichi (directeur) et Yacine Hamzaoui (son collaborateur) à qui le président de la CFA a confié la mission «d'informer les arbitres» de leur désignation durant les week-ends. Ces deux agents techniques, généreusement rémunérés sur les fonds des ligues (LFP, DNA et LIRF) ont été sommés de vider les lieux. Désormais, Khelil Hamoum «agira» seul. C'est lui qui assumera le «rôle» d'informer les arbitres (toujours par email ?) de leur désignation à l'occasion de cette fin de saison. L'initiateur de cette «ingénieuse trouvaille», toute algérienne faut-il le remarquer, a certainement les compétences pour maîtriser l'outil informatique. Il aura du mal à prévoir des «problèmes techniques» sur la toile. La transparence de l'opération de désignation qui passe par la publication des noms des chargés de mission(arbitres et autres officiels) et la confiance qui doit lier tous les démembrements des instances de gestion de notre football, sont des gages de réussite que la FAF, ses ligues et tout le personnel du sport-roi en Algérie doivent mettre en exergue. Autrement, la suspicion et le climat de terreur régneront en maîtres.