Le Syndicat national des architectes agréés algériens (Synaa) regrette l'absence de volonté des pouvoirs publics à œuvrer réellement pour combler le retard accusé dans la mise à niveau des textes régissant la rémunération des missions de la maîtrise d'œuvre. «Amère réalité que ce mutisme affiché des pouvoirs publics envers leurs interlocuteurs sociaux légitimes», qualifie le Synaa. Dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, ce syndicat, créé il y a 3 ans, dénonce, à propos des conditions d'exercice de la maîtrise d'œuvre d'exécution, «la politique des pouvoirs publics visant coûte que coûte à déposséder l'architecte algérien de ses nobles missions de garant du respect de l'intérêt public de l'architecture, consacré pourtant par la loi 94-07». «Une politique inopérante du reste, car incapable d'améliorer les conditions d'exercice dans le domaine du bâtiment d'une manière générale», précise le communiqué. De ce fait, le Synaa appelle «les architectes à s'indigner de l'insignifiance des traitements qui leur sont réservés par une politique de rémunération qui dénote de l'irresponsabilité dont font preuve – par leur attitude — les pouvoirs publics par rapport à la qualité de ce qui se construit en Algérie». Face à cette situation, le Synaa ne veut vraisemblablement pas laisser traîner les choses. Et c'est dans ce sens qu'il compte «fonder une plate-forme de contestations» et revendiquer la place de l'architecte algérien dans l'échiquier social, culturel et économique du pays «que malmène malheureusement la logique de l'Etat omnipotent». «Nous nous retrouvons sur les fondamentaux du droit à une vie digne pour le citoyen algérien. Pour ce qui nous concerne, nous les architectes, c'est du droit à des conditions d'exercice de notre profession nous permettant de jouer pleinement notre rôle d'acteurs sociaux, culturels et économiques dans la production – pour le citoyen algérien — d'un cadre de vie et d'un environnement de qualité dont il s'agit», ajoute le document. Par ailleurs, le Synaa, selon le même document, «veut réhabiliter un acte hautement culturel par la revendication d'affranchir les consultations d'architecture des considérants financiers». «Que les concours d'architecture soient l'occasion d'une émulation artistique et du panache créateur», note la même source.