Un groupe de citoyens de Aïn Sefra m'a adressé une motion de soutien contre les attaques acerbes dont j'ai été l'objet de la part du cheikh Mohamed El-Hadi El-Hassani dans Echorouk. Ce dernier répondait à un billet que j'avais écrit à la demande des habitants de la région qui réagissaient à un article jugé diffamatoire du même auteur. Ce cheikh qui m'attaque parle abondamment de l'Association des Ulémas musulmans. Il cite le cheikh Ben Badis mais ignore-t-il que le penseur réformiste n'a jamais développé un discours de haine et d'exclusion et qu'il s'est attelé plutôt à éveiller les consciences ? M. El-Hassani qui pense que tous ceux qui veulent vivre dans la modernité et la liberté sont des «mécréants», sait-il que mon grand-père, l'imam Mohamed Tahar Bouacha, élève de la Zitouna et membre des Ulémas, a rayonné sur une partie de l'Est algérien, prônant un islam de paix et de concorde : on accourait de partout chez lui pour des fetwas toujours nourries par l'humanisme et la tolérance ? Et quand Ben Badis visita notre localité, c'est dans notre maison qu'il prit son repas : voilà la famille que vous dénigrez à travers moi, monsieur le journaliste religieux ! Tout en remerciant les citoyens de Aïn Sefra dont je connais le sens de l'honneur et la bravoure, j'invite M. El-Hassani à venir chez moi : il prendra son repas sur le fameux plateau en cuivre sur lequel fut servi le déjeuner de Ben Badis. On le garde jalousement ce plateau et on ne le sort que rarement. Ce sera une occasion pour prouver à notre hôte que notre islam à nous est fraternité et générosité. Il nous prémunit contre la haine. Nos cœurs sereins savent tout pardonner... [email protected] P. S. : simple question : pourquoi le droit de réponse, adressé par les Safraouis au cheikh El-Hassani, est-il censuré ?