Par Maâmar Farah Un certain Cheikh El Hadi El Hassani, de l'association des Ulémas algériens, vient de commettre un brûlot qui soulève l'indignation des tribus de Aïn Sefra, outrées par les mensonges, les diffamations, la haine et l'intolérance qui suintent de cet écrit obscurantiste, un de plus, qui émane de théologiens entièrement acquis à la cause du salafisme. Ce n'est pas la première fois que l'association des Ulémas se trouve en contradiction flagrante avec l'esprit même des réformes prônées par Ben Badis, penseur humaniste et homme de dialogue et de tolérance. Aurait-il accepté que l'on traite les trois nonnes rescapées des campagnes de «purification» religieuse, de «vipères vénimeuses» ou que l'honneur d'Isabelle Eberhardt soit souillé, elle dont le corps repose au cimetière musulman de la ville, ou encore que l'on appelle à déboulonner la statue de Cheikh Bouamama, à l'instar de ce que «fait Daesh en Irak»? Chaque jour, les limites de l'infamie reculent, à l'image d'un Etat qui ne sait plus faire respecter ses propres lois? Ces appels au meurtre, cette haine anti-chrétienne et ce discours fasciste ne devraient-ils pas être punis? Et notre grande presse, outrée par le réactionnaire français Ménard, ne devrait-elle pas d'abord écouter les cris qui viennent de Aïn Sefra? Il n'y a pas meilleur rempart contre l'intégrisme que notre attachement à nos vraies valeurs, à notre identité authentique. C'est la meilleure manière de protéger notre société d'une saoudisation voulue par beaucoup, ici et ailleurs.