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MEHDI DJELLIL INVITE CHEZ CHRYSALIDE
Autopsie d'une excentricité artistique
Publié dans Le Soir d'Algérie le 08 - 06 - 2015

Ordinairement consacrées à la littérature, les rencontres mensuelles de l'Association Chrysalide élargissent leurs centres d'intérêt pour aller à la découverte des arts plastiques. L'invité de ce mois de juin était Mehdi Djellil, un jeune plasticien qui s'impose aujourd'hui comme l'un des plus créatifs de sa génération.
Mehdi Bardi Djellil expose jusqu'au 16 juin à l'espace La Baignoire (square Port-Saïd). Sa démarche artistique ne cesse d'étonner, séduire et déconcerter les férus d'arts plastiques et ses derniers dessins marquent indéniablement une certaine maturation (plutôt que maturité) de sa folie artistique. L'écrivaine et dramaturge Hajar Bali, animatrice principale des Rencontres de Chrysalide, estime que la beauté du travail exposé contraste avec le nombre limité du public atteint. Elle avance donc la question de l'élitisme et les moyens possibles pour élargir la visibilité à un maximum de monde. Mehdi Djellil nuance ce constat en rappelant qu'à chacune de ses expositions, l'affluence du public est assez importante grâce notamment au bouche-à-oreille. Mais il reconnaît également une certaine barrière entre l'artiste et le grand public : le premier a tendance au snobisme tandis que le second éprouve des difficultés à se familiariser avec l'expression artistique. Or, dit-il, le plasticien peut aussi ressentir un certain blocage quand lui sont posées des questions relatives à l'essence de son œuvre : «Cela me gêne beaucoup quand, par exemple, un regardeur vient me demander de lui expliquer mon travail.» D'autres intervenants, artistes, éditeurs et écrivains, interviendront régulièrement dans le débat à l'instar de l'artiste-peintre Fella Tamzali qui exprime beaucoup de réserve sur le besoin de faire intervenir l'artiste sur son œuvre : «Si on fait de la peinture, c'est justement pour ne pas en parler. Il ne faut pas de l'artiste qu'il révèle quelque chose de définitif sur son art.» Pour Selma Hellal, directrice des éditions Barzah, «l'artiste est souvent acculé à compenser l'absence de critique spécialisée par l'élaboration d'un discours intellectuel sur son art. Or, l'aspect structuré de ce dernier contraste avec le ton spontané, voire sauvage, de la peinture de Mehdi Djellil». L'invité de Chrysalide dit avoir toujours eu du mal à nommer son travail mais les contraintes liées à l'environnement, d'abord pédagogique (l'Ecole des Beaux-Arts) et social : «Les mots me font peur ; ils peuvent déformer mon travail ou, pis encore, influencer et diriger le regard du public.» Sur son rapport à l'art, Mehdi Djellil dira qu'il peint pour naître : «Il y a cette envie de construire quelque chose, de lutter contre une angoisse existentielle. Cette quête a commencé avec mes premiers krafts en 2009 qui étaient assez sombres mais, petit à petit, je me suis orienté vers une dédramatisation par le grotesque de la bêtise qui nous entourer, ce qui a donné d'autres expositions dont Dess(e)ins qui en représente l'aboutissement.» Egalement présente à la rencontre, la metteure en scène Guillemette Grobon porte un regard extatique sur le travail de Mehdi : «On a l'impression que ces personnages boursoufflés veulent sortir du tableau et on admire plus que tout cette transgression du trait et cette brume colorée. Et l'on ne peut s'empêcher de s'interroger sur ce qui viendra après.» L'artiste rétorque en avouant son cauchemar persistant, celui de «ne pas se renouveler » ; il estime à ce propos qu'il est indispensable de tout transcender, y compris ses précédentes œuvres, pour pouvoir éviter la répétition. Abordant l'indifférence, voire l'ignorance, de l'Etat face à cette nouvelle génération d'artistes, Mehdi racontera une anecdote sur la Journée de l'artiste célébrée récemment au Palais de la Culture et à laquelle on lui avait proposé de participer : «J'ai dit à l'organisateur que mes œuvres comportaient beaucoup de nus. Il me répond que c'était impossible, il voulait ‘'des trucs gentils'' (sic) !» Et d'ajouter : «Nous n'avons jamais rencontré les officiels ; s'ils font appel à toi, c'est pour remplir un vide. La plupart du temps, ils t'ignorent ou te font sentir que tu es étranger dans ton propre pays.»

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