La Société algérienne de nutrition (SAN) a organisé mercredi dernier une table-ronde sur le thème «L'importance d'adapter l'alimentation au mode de vie durant le mois de Ramadhan». Hayet Ben - Alger (Le Soir) - Le professeur Malika Bouchenak, présidente de la Société algérienne de nutrition (SAN), a pour vocation de promouvoir la nutrition dans tous ses domaines d'application : la santé et la prévention en particulier. De ce fait et avec l'approche du mois sacré du Ramadan, elle a tenu à pointer du doigt les mauvaises habitudes alimentaires que la majeure partie des Algériens adoptent durant ce mois. Sans être moralisatrice, elle invite les Algériens à faire preuve de bon sens. Le jeûne permet à l'individu de ressentir les conditions habituelles des nécessiteux. Cet aspect spirituel est fortement relié à l'impact du jeûne sur le corps humain, car jeûner permet d'éviter l'excès de consommation d'aliments susceptibles de causer certaines maladies et ainsi de préserver la santé des Algériens. La durée du jeûne cette année sera de 14 heures, le corps humain sera mis à rude épreuve. Le jeûne modifie le profil alimentaire et le sommeil. Comment faire pour passer ce mois sans nuire à sa santé ? Pour le professeur Bouchnak, il est souhaitable d'avoir deux repas et une collation. Le repas du s'hor est considéré comme le petit-déjeuner et représente près de 30% de l'apport calorique journalier contre 60% pour le repas du f'tour, une collation deux ou trois heures après est envisagée à condition de rester raisonnable. Se réhydrater est primordial par de petites gorgées d'eau non glacée, de sorte à maintenir 1 l et demi d'eau par jour. La présidente de la SAN rappelle l'importance de ne pas sauter le repas du s'hor. En effet, ce dernier permet à l'organisme de faire des réserves pour pouvoir y puiser l'énergie dont il a besoin durant la journée. Ce repas devra contenir une source de glucides complexes (céréales), des protéines ainsi qu'un produit laitier afin d'atténuer la sensation de faim durant la journée. Le Pr Benchenak s'accorde, avec des experts dans ce domaine, à demander à ce que le rythme de vie durant le jeûne soit revu. La première semaine, le corps sera malmené, surpris par un changement de nourriture, de manque de sommeil et de fatigue, il faudra donc le préserver sans pour autant sombrer dans l'oisiveté. Une activité physique modérée régulière, comme la marche et le footing, juste avant la rupture du jeûne, ou deux à trois heures après le repas sont bénéfiques pour la santé. Il est également nécessaire de se consacrer du repos dans la journée pour compenser le manque de sommeil et la diminution des réserves énergétiques de l'organisme. A l'issue du mois sacré, l'organisme est fatigué. Il est fortement conseillé d'éviter l'excès de sucreries car elles accentuent la sensation de fatigue. Il est donc important de reprendre un rythme de repas réguliers et des nuits de sommeil plus longues. En effet, il est souhaitable de retourner progressivement à une alimentation équilibrée en diminuant les quantités du petit-déjeuner et du dîner pour réintroduire un déjeuner équilibré. Il est important également de reprendre une activité physique régulière plus intense pour restaurer sa condition physique.