Rares sont les industriels, les hommes d'affaires algériens ou des députés également concernés du point de vue élaboration des lois, encore moins les simples citoyens, qui peuvent vous expliquer le concept de la franchise (industrielle, de production, de service ou de distribution). Or, pour les spécialistes c'est un vecteur économique important dans les échanges entre les économies mondiales. On saura plus tard par la bouche d'un responsable du ministère du Commerce que l'Algérie est loin derrière, à la traîne, s'agissant de l'exploitation de ce secteur. Pour y remédier et vulgariser ce concept dans les milieux politico- économiques afin d'enclencher un débat sur cet aspect de l'économie, l'Institut national de productivité et de développement industriel INPED de Boumerdès a organisé un séminaire international les 9 et 10 juin à Boumerdès. Des spécialistes et des experts notamment le président de la Fédération française de franchise, René Prévost ont été conviés à débattre. «Enjeux, risques et opportunités de la franchise», est l'intitulé de cette rencontre. «Nous voulons permettre aux gens intéressés de débattre, d'écouter les témoignages afin de situer les enjeux et les entraves. Nous voulons également tâter le terrain en matière de formation dans cette filière», nous confiera Fouzia Osmani, directrice générale de cet institut. Ouvrons une parenthèse pour rappeler les efforts que fait cette institution publique qui «participe à l'animation scientifique et à la vulgarisation de thématiques liées au management et à l'économie appliquée et afin de contribuer à la recherche de facteurs inducteurs d'un nouveau régime de croissance économique de notre pays», lit-on dans le communiqué rendu public pour annoncer ce séminaire. En fait, c'est quoi la franchise ? En quelques mots, c'est la mise à disposition (concession, location licence, ...) moyennant contrat et dividendes économiques et financiers d'une marque, d'un savoir-faire ou d'une assistance d'une entreprise (le franchiseur) à une autre entreprise industrielle ou commerciale (le franchisé). Il y a plusieurs types de franchises. La simple distribution (vente) des produits en l'état d'une marque, des prestations de services conformes à celles définies par le concepteur ou la production (fabrication) de produits par le franchisé selon la conception du franchiseur. Selon Souad Lebdiri, sous-directrice au ministère du Commerce, seuls 70 cas de franchise sont recensés en Algérie. Selon elle, le département commerce, n'a, à ce jour, élaboré aucune nomenclature dans ce domaine de la franchise. En clair, il est dans l'ignorance. 70 cas de franchise en Algérie, c'est quasiment insignifiant par rapport à ce qui se fait dans le monde, ne serait-ce qu'au niveau des pays du Maghreb. Selon une étude établie par le Cercle de l'action et de réflexion autour de l'entreprise (Care), au Maroc, par exemple, on compte 308 enseignes (marques) pour 1.884 franchisés (entreprises). Autant dire que ce sont des dizaines de milliards en termes de chiffre d'affaires. En la matière, on fait mieux en Afrique du Sud. Au pays de Mandéla, il existe 470 réseaux de franchise pour 26 000 de franchisés qui emploient 412 430 personnes et qui génèrent 12% du PIB (Produit intérieur brut) estimé à 27 milliards de dollars US. «A ce jour, aucune approche prospective sur la confrontation d'un ensemble de variables environnementales aux caractéristiques distinctives du système de franchise ne suggère véritablement des mesures incitatives à son développement en Algérie», assène l'étude du Care. En fait, lorsque I 'industriel Rebrab, disait que l'Algérie pouvait devenir un atelier de l'Europe, fait-il allusion à la franchise industrielle ?