La rumeur est aussi vieille que le monde. Colportées de bouche à oreille, les fausses news se sont de tout temps propagées comme une traînée de poudre. Avec l'avènement des nouvelles technologies, notamment les réseaux sociaux (Twitter, Facebook...), le phénomène des rumeurs a pris des proportions alarmantes. Souvenez-vous de la prophétie de la fin du monde annoncée pour le 21 décembre 2012 ! Rappelez-vous la rumeur du bug de l'an 2000 qui allait soi-disant détraquer tous les systèmes informatiques. Les exemples de fausses infos foisonnent. Les personnalités ne sont pas épargnées par ce phénomène. Elles sont sujettes régulièrement à de folles rumeurs. Les stars qui sont passées de vie à trépas (comme Elvis Presley, Michael Jackson...) sont annoncées comme faisant partie du monde des vivants. A contrario, celles qui sont encore de ce monde sont données pour mortes. Les rumeurs du faux décès de Farida Saboundji, Fidel Castro, Jean Reno, Rihanna, Sylvester Stallone, Bon Jovi, Justin Bieber, Jean Dujardin... ont largement été relayées par les réseaux sociaux il n'y a pas si longtemps ! Dans la vie de tous les jours, la rumeur tisse sa toile partout. Les fausses infos, sur fond de médisance, sont colportées çà et là, causant des dégâts collatéraux. Témoignages. farida, 41 ans «Chez nous, la rumeur est un sport national. Plus c'est gros, plus les gens mordent à l'hameçon. L'année dernière, j'avais eu quelques ennuis de santé. Rien de grave. Juste un surmenage qui m'avait fait perdre quelques kilos et donné une mine effroyable. J'ai décidé de me mettre au vert et j'en ai profité pour prendre deux semaines de repos chez ma sœur à Paris, histoire de me requinquer. Quelques jours après mon retour, je faisais mes courses tranquillement dans la supérette du quartier quand j'ai croisé une voisine. Après les salutations d'usage, elle me demanda à brûle-pourpoint si mon cancer de l'estomac était en rémission après mes soins à l'étranger. Je tombais des nues ! Je venais d'apprendre que tout le voisinage avait répandu la fausse rumeur d'une maladie imaginaire. En démentant cette info, j'ai bien vu que mon interlocutrice ne m'a pas crue. Elle m'a regardé avec condescendance, m'a lancé un ‘‘b'chfaa alik'' compatissant et tourné les talons.» Maladies, divorces, mariages, mœurs, situations professionnelles... Tout le monde peut être la cible de rumeurs infondées. Des personnes mal intentionnées désirant nuire à votre réputation peuvent s'amuser à répandre des informations malveillantes à votre sujet. Cela peut arriver partout : au travail, dans le quartier, au sein de votre famille... Quand une rumeur démarre, dur dur de l'arrêter ! Nabila, 33 ans «La rumeur, j'ai dû y faire face plusieurs fois dans ma vie. Déjà au lycée, des bruits ont couru sur ma soi-disant homosexualité. Mon seul tort, c'était d'être inséparable avec une camarade de classe. Plus tard, en intégrant le monde du travail (je suis responsable marketing dans une multinationale), des rumeurs, orchestrées par des collègues jaloux, ont prétendu que ce poste-là, je ne l'avais pas décroché grâce à mes compétences, mais suite à une ‘'promotion-canapé''. Les mauvaises langues, trempées dans du fiel, peuvent vous démolir une réputation en très peu de temps. Ça fait très mal et on n'en sort jamais tout à fait indemne.» Omar, 42 ans «Parce que je n'ai pas encore trouvé l'âme sœur, j'ai souvent entendu une rumeur colportée à mon sujet par les uns et les autres. ‘'Omar ne se mariera jamais car il n'aime que les hommes'', murmurait- on çà et là. Des propos sans fondement qui empoisonnent ma vie. J'ai toujours eu des petites amies mais pour l'instant je ne suis pas tombé sur la femme de ma vie, un point c'est tout. Je trouve ces rumeurs sur ma pseudo-homosexualité des plus dégueulasses. C'est comme s'il fallait se justifier chaque fois sur nos moindres faits et gestes pour rentrer dans le moule de la société. Ceux qui propagent des fausses rumeurs sont des personnes oisives qui n'ont rien à faire de leurs journées. Aussitôt leur venin lancé, elles cherchent de nouvelles victimes. Ainsi va le monde !» Soraya, 38 ans «Pendant trois ans, j'étais fiancée avec un homme. On devait se marier dans les mois suivants. Mais un jour j'ai découvert qu'il avait une double vie. Je l'ai quitté sur-le-champ, trop déçue d'avoir été trahie. Il l'a tellement mal pris qu'il a commencé un travail de sape envers moi. Il s'est mis à claironner, à qui voulait l'entendre, qu'il avait rompu nos fiançailles parce que j'étais atteinte du sida et que j'étais une droguée. C'est fou ce que les rumeurs vont vite et comment les gens y croient dur comme fer ! Ce voyou a détruit ma réputation. Le jour où je l'ai quitté il m'avait menacée : «Je ferai tout pour qu'aucun homme ne te demande en mariage.» Et il a tenu sa promesse. La rumeur fait des dégâts partout où elle passe. A nous de ne pas y prêter attention en restant lucide et en sachant discerner le bon grain de l'ivraie.