L'ancien maire de Berriane, dans la wilaya de Ghardaïa, Nacereddine Hadjadj, était, hier dimanche, toujours au commissariat de police de la ville où il a été dirigé après avoir été interpellé la veille à la mi-journée. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Le membre de la Direction nationale du RCD aurait, selon Me Salah Dabouz qui a pu communiquer avec lui en soirée, refusé de signer la déposition de la police. «Hadjadj m'a exprimé sa crainte que son dossier soit garni comme cela a été fait à Kameleddine Fekhar et ses compagnons qui croupissent dans la prison de Ménéa», soutenait, hier, le président du bureau national de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (LADDH) dans une conférence de presse animée au siège national du MDS. Pour lui, à travers l'interpellation de Hadjadj et auparavant celle de Fekhar et ses compagnons, «le pouvoir veut en faire des exemples». Des interpellations obéissant, selon lui, à «une décision politique qu'on a habillée juridiquement». Une lecture que partage le RCD dont le chargé à la communication estime que cette arrestation constitue une «cabale contre toute personne ayant accusé le pouvoir de jouer au pourrissement de la situation dans cette région». Atmane Mazouz a fait part d'une réunion restreinte du secrétariat national, hier dimanche dans l'après-midi pour décider de la suite à donner à cette affaire sur la base des témoignages recueillis auprès des militants du parti dans la région ainsi que des amis et proches de Hadjadj. Certainement que le parti diligentera une délégation d'avocats pour assurer la défense de son cadre comme il l'a brillamment fait il y a plus d'une année quand le même ex-maire a été arrêté avant qu'il ne soit libéré, lui qui, selon Mazouz, a fait l'objet de «plusieurs intimidations, arrestations et acharnement de la justice pour son militantisme et son engagement politique. Le pouvoir, dans sa fuite en avant, veut, encore une fois, porter la responsabilité de sa faillite aux militants intègres, en plus de la main étrangère». Concernant le cas Kameleddine Fekhar, Me Dabouz a annoncé le recours à une ONG étrangère qui a signifié sa disponibilité à interpeller les autorités sur cette grave dérive. «Un rapport détaillé lui a été envoyé», affirme-t-il, ajoutant avec ironie qu'«il ne manquait que d'accuser Fekhar et ses compagnons de la responsabilité du séisme de Boumerdès et des inondations de Bab el Oued», au vu des lourds chefs d'inculpation retenus contre lui et ses 27 compagnons interpellés, selon lui, sur la base d'une simple «instruction», lui qui considère que cette interpellation s'est effectuée «sans aucun mandat d'arrêt, ni mandat d'amener, ni mise sous mandat de dépôt»