L'importance des dégâts matériels engendrés par l'incendie survenu lundi soir au service de gynécologie relevant de l'hôpital Mohamed-Boudiaf dans la daïra d'El-Khroub, quasiment calciné par les flammes, n'émeut pour autant pas le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, qui se félicite de la prompte réaction des autorités locales qui auraient, aussitôt le sinistre maîtrisé, pris les dispositions nécessaires pour requalifier cette structure qui accueillera 155 lits. Des dégâts plus importants que ne l'ont laissé entendre les responsables locaux suite à ce drame qui n'a pas fait, heureusement, de victimes et qui a précipité la visite du premier responsable du département de la santé et non moins ex-wali de Constantine. Enclin par moments à promouvoir son image à travers les projets dits structurants lancés alors qu'il était encore en poste dans cette wilaya, Abdelmalek Boudiaf s'est plutôt montré confiant en l'avenir de son secteur à Constantine en lançant qu'avec la réception prochaine de la Maternité de Sidi-Mabrouk, fermée pour réhabilitation, les 240 lits du centre mère-enfants de la nouvelle-ville Ali-Mendjeli et la remise à niveau de la structure incendiée, les parturientes risqueraient de se faire rares. S'il admet par contre que Constantine subit le flux des malades des autres wilayas en tant que pôle sanitaire et de par la notoriété de ses structures et praticiens, il reconnaîtra à demi-mots la situation chaotique du service de la maternité du CHU Ibn-Badis qui a fait couler beaucoup d'encre et continue de susciter les vives réactions des Constantinois quant à l'état de déliquescence qui y règne. Une structure qu'il ne visitera pas d'ailleurs, bien qu'il se trouvait à quelques pas seulement du bâtiment hideux qui l'abrite jouxtant le nouveau centre anticancéreux qui ne sera pas hélas livré de sitôt puisque les responsables du projet n'envisagent pas de livraison avant une année et demie dont 6 mois pour une présumée harmonisation du site avec l'ancien CAC. Un chantier qui s'éternise et que le ministre lui-même comparera à celui d'Annaba resté à l'abandon près de 8 ans. Mais, là non plus, il ne fera pas part de son intransigeance légendaire, acquiesçant aux arguments peu convaincants de ses interlocuteurs préférant arborer le chiffre des patients qui seront pris en charge journellement une fois mis en service les trois accélérateurs centre. Plus tard, il martèlera même qu'en terme d'oncologie, le problème de la chimiothérapie fait partie du passé et ce, au niveau national. C'était lors de la présentation du projet du nouveau centre hospitalier universitaire de Constantine confié à un consortium franco-autrichien (Bouygues et Vamed) et dont l'accompagnement médical sur 5 ans sera assuré par Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). A sa prise de parole, le ministre qui évoquera vaguement la nouvelle carte sanitaire annoncera que pas moins de 79 000 postes budgétaires seront créés dans le secteur de la santé et que l'Etat n'a jamais refusé les demandes d'équipements et que la qualité des soins devra suivre cet effort, exhortant les corps médicaux à se hisser au niveau des aspirations des citoyens et des autorités du pays. Abdelmalek Boudiaf annoncera également que les travaux des nouveaux CHU d'Alger, Tizi-Ouzou et Tlemcen seront lancés au mois prochain (septembre) alors que celui de Constantine sera entamé au mois d'octobre prochain. Trois agréments pour l'ouverture d'hôpitaux privés ont été accordés par son département qui a recensé par ailleurs 450 cliniques à travers le territoire national. S'agissant de la polémique née des derniers concours de promotion des chefs de service au sein des CHU, il rappellera que depuis 10 ans aucun concours n'a été organisé au moment où très rares sont les services qui disposent d'un organigramme de fonctionnement. «Les choses doivent changer avancera-t-il car nous avançons vers la circonscription sanitaire et le médecin référent et n'accepterons plus des malades promeneurs». Tel serait l'un des axes principaux de la carte sanitaire version Boudiaf tant la tentative de «réhabilitation et de restructuration des services des urgences de l'hôpital Mustapha-Pacha et du CHU de Constantine qui connaissent un flux inimaginable des autres wilayas a été édifiant à bien des égards», reconnaîtra le ministre.