La scène s'est déroulée dans un marché populaire d'Oran, celui de Gambetta, et l'échange a eu lieu entre un vendeur de fruits et légumes et une cliente. La cliente au vu du prix des citrons, 550 DA le kg, lance pleine d'humour «il te faut des garde du corps pour tes citrons, c'est un prix d'or !» et le commerçant de répliquer qu'il n'y ait pour rien. Cet agrume très prisé surtout en période estivale a atteint des sommets depuis le mois de Ramadhan ; une flambée des prix qui n'a cessé, depuis, de progresser pour atteindre justement ce prix inimaginable de 550 DA le kg. Les consommateurs y perdent la tête, et s'interrogent sur les causes de cette flambée qui devient une sorte d'or jaune. Au marché de gros d'El Kerma à l'extérieur d'Oran, les citrons locaux et d'importation se côtoient et la différence de qualité entre les deux est bien visible à l'œil nu. Mais déjà dans les box, les mandataires affichent eux aussi un prix effarant, un prix de gros qui atteint les 300 DA le kilo, et certains jours plus. Avec les intermédiaires qui se greffent entre mandataires de seconde main et transporteurs, voilà que notre citron se retrouve à plus de 500 DA sur les étals des marchés. Chère la boisson traditionnelle «charbet», ou le poisson arrosé de citron. De tous les intermédiaires, aucune raison claire ou économique n'est avancée, un agrume hors saison et surtout les spéculateurs qui auraient, comme pour la pomme de terre, stocké dans des chambres froides ce précieux agrume, telles seraient les causes. Après les oignons et la pomme de terre, voilà que le citron est aux mains de spéculateurs, de la dérégulation du marché qui a accompagné la liberté des prix.