Nouria Benghebrit continue de faire face à ses détracteurs qui l'accusent de vouloir supprimer la langue arabe dans le système scolaire. Déterminée, la ministre de l'Education nationale ne se laisse pas impressionner. Tout en essayant d'apaiser les esprits, Benghebrit qui sort ses griefs affirme que tout cela ne la freinera pas dans sa démarche pour améliorer le système éducatif. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - La ministre de l'Education nationale a été obligée, encore une fois, de s'expliquer. Depuis l'annonce de la proposition des experts sur le retour aux langues maternelles dans les premiers apprentissages pour réduire le taux d'échec scolaire, Benghebrit fait face à de nombreuses attaques, l'accusant de vouloir supprimer la langue arabe dans l'enseignement. Loin de se désarmer, la ministre de l'Education poursuit ses défis. Déterminée à faire aboutir son projet de moderniser l'école algérienne et d'améliorer le système éducatif, elle a souligné que «tout ce tapage vise à geler et à stagner toutes les propositions issues de la conférence nationale de l'évaluation de la mise en œuvre de la réforme du système éducatif pour que les choses n'évoluent pas et que la situation reste telle quelle, mais cela ne va pas me freiner, ce bruit ne m'empêchera pas d'avancer et personne n'a le monopole du nationalisme». Benghebrit dit être convaincue qu'elle pourra arriver avec l'aide de ceux qui la soutiennent, société, travailleurs du secteur et élèves, pour arriver à la compétence et à la maîtrise des langages fondamentaux qui sont la langue de l'arabe scolaire, les mathématiques et les langues étrangères. La ministre qui dit qu'il ne faut pas tromper la société, appelle ses détracteurs à tenir un vrai débat pour faire des propositions, remet les pendules à l'heure et explique qu'il n'a jamais été question de supprimer la langue arabe scolaire. La problématique soulevée par les experts, dit-elle, était comment améliorer les compétences des enfants dans la maîtrise de la langue arabe de l'école. «L'enseignement en langue arabe est incontestable et la Constitution ainsi que la loi d'orientation sont claires sur ça», a indiqué la ministre hier en marge de la conférence régionale sur l'évaluation des résultats des examens des wilayas du Nord et des Hauts-Plateaux. Elle a souligné que «nous avons un taux d'échec de 8 à 10% au cycle primaire et à partir du taux d'échec dans la langue principale d'enseignement qui est l'arabe et ceci même quand l'enfant est issu d'un environnement arabophone, le problème qui s'est posé, c'est comment arriver à améliorer l'enseignement des langues principales dont l'arabe transversale pour permettre à l'enfant d'acquérir un bagage linguistique». Selon elle, augmenter le taux de réussite de l'enseignement s'appuie sur la langue maternelle et même si cette méthode est actuellement appliquée, la recommandation de la conférence nationale «lui donnera une dimension formelle». La généralisation du préscolaire et la formation continue des enseignants sont aussi, dit-elle, une obligation et une nécessité. Benghebrit était aussi contrainte de revenir sur l'allégement des matières pour les classes de la terminale. Il ne s'agit pas, dit-elle, de supprimer des matières mais d'avancer les épreuves de certaines matières non essentielles. S. A. ABSENTEISME DES ENSEIGNANTS AU SUD Les certificats médicaux de complaisance, c'est fini ! La ministre de l'Education nationale a indiqué que le plus grand problème soulevé par les directeurs d'établissements au Sud du pays est le fléau de l'absentéisme des enseignants. «Nous allons travailler avec la Sécurité sociale pour mettre fin aux certificats de maladie de complaisance », dit-elle.