Selon M. Hadjar, les revendications des étudiants relatives à la libération de Merzouk Hamitouche et des autres étudiants laissés en liberté provisoire “n'ont rien à voir avec la pédagogie”. Les responsables de l'Université d'Alger, de la faculté des sciences politiques et de l'information, ainsi que ceux de la cité universitaire Taleb-Abderrahmane et de l'Office des œuvres sociales (Onou) semblent dépassés par la situation prévalant à Ben Aknoun. C'est du moins ce qui se dégage de la conférence de presse, animée hier par M. Hadjar, recteur de l'Université d'Alger. “La situation à l'université est normale. Sur les 100 000 étudiants, 99,99% fréquentent normalement leurs cours. Les insurgés représentent seulement 1%”, a déclaré ce dernier, en assumant pleinement l'intervention des forces de sécurité pour ramener le calme, d'abord à la cité universitaire Taleb-Abderrahmane de Ben Aknoun et ensuite à la faculté des sciences politiques. “Nous ferons appel aux forces de sécurité lorsque la nécessité l'imposera, quand on touchera à la vie d'autrui et aux biens publics”, a-t-il précisé. Selon M. Hadjar, les revendications des étudiants relatives à la libération de Merzouk Hamitouche et des autres étudiants laissés en liberté provisoire “n'ont rien à voir avec la pédagogie”. Il a pourtant reconnu plus loin que “tous les problèmes se règlent par le dialogue”, en référence aux autres revendications sociopédagogiques. Le doyen de la faculté de l'information a rappelé, de son côté, que la situation actuelle est le résultat d'un conflit qui s'est passé à l'extérieur de l'enceinte universitaire. “Nous avons fait notre devoir, face à un groupe d'étudiants qui n'a pas respecté les franchises universitaires”, a-t-il soutenu, en affirmant que le même groupe a non seulement fait entrer des étrangers à la fac et créé une situation de désordre, mais empêché aussi le personnel de l'administration de rejoindre les bureaux. “Il n'est dans l'intérêt de personne d'échauffer les esprits”, a souligné le responsable. Ce dernier a été relayé par M.Boughaba, représentant de l'Onou, qui a estimé que “cette situation a des buts inavoués comme en 2003”. Selon lui, les étudiants fauteurs activent dans une association sportive et se sont déjà distingués par des actes de violence, en juillet et en novembre 2004. Le directeur de la cité universitaire est, à son tour, intervenu et a noté d'emblée qu'il est le 4e directeur nommé, en l'espace de six mois. M. Alili a, par ailleurs, déclaré que le groupe d'étudiants, à l'origine de l'actuelle situation, est connu. “Ils n'ont pas su se comporter convenablement. Ils ont détruit 9 bureaux de l'administration, ce qui nous a contraints de faire appel aux force de l'ordre”, a-t-il expliqué, faisant allusion à la journée du 13 décembre dernier, où des étudiants ont été arrêtés, leur camarade Merzouk Hamitouche emprisonné et d'autres sont toujours recherchés. Il est à noter que ni le recteur de l'Université d'Alger ni le doyen de la faculté des sciences politiques et de l'information n'ont reconnu la grève initiée par le collectif des étudiants d'Alger. Ils ont laissé entendre que l'université a été utilisée “à des fins politiques”, en reprochant à la presse d'avoir véhiculé “une fausse image”. Selon eux, les revendications actuelles des étudiants de la fac des sciences politiques dépassent leurs prérogatives. H. A.