L'expérience que mène Rabah, fellah et chef du clan des Stitis dans la commune de Cap Djinet est doublement intéressante. Elle est écologique et économique. Tous a commencé, il y a quatre ans lorsque la famille Stiti a aménagé, avec ses propres moyens sur ses terres situées sur les hauteurs du village Benouari, dans le sud de la commune de Cap-Djinet, (est de la wilaya de Boumerdès), une retenue collinaire pour irriguer son vignoble et quelques arpents maraichères. Un bassin de 120 mètres sur 50 a été creusé. Une fois rempli, la profondeur de l'eau est de 10 mètres nous apprend Rabah. «Un ami de la famille nous a suggéré d'y mettre des poissons. D'après lui, les excréments des poissons sont de bons fertilisants. Après cette expérience nous nous sommes aperçus que le rendement de notre vignoble est meilleur au plan de la qualité et de la quantité.» Nous relatera l'ainé des Stitis. Ce qui a eu, en outre, pour effet positif la diminution de l'épandage des fertilisants chimique. En ce sens, l'expérience est écologique. Rabah et ses frères ont commencé par mettre dans le bassin des carpes royales et argentées, des sandres plus tard des loups et des mulets. Etrangement, le loup et le mulet sont des poisons de mer mais se développent bien dans la retenue des Stitis. Ce qui rend heureux l'auteur de cette expérience «il y a des pièce qui dépassent le poids de 2 kilogrammes», affirme Rabah qui pense qu'il y a plus de 7 quintaux de poissons dans son bassin. Selon lui des pièces ont été pêchées, cuisinées et goutées par des professionnels qui ont attesté que le poisson est de bonne qualité. «Il est sain puisqu'il n'est touché par aucune pollution.» S'agissant de l'alimentation, en plus de celle se trouvant dans l'eau (herbes, larves,...) ces aquaculteurs par accident ajoutent du pain recycler qu'ils collectent dans certains restaurants notamment ceux se trouvant dans la capitale. Nous avons jeté quelques morceaux pain dans l'eau pour constater que les bêtes de toutes tailles s'y jettent avec voracité. Une filiére à developper Rabah et son frère Ahmed nous ont signalé que des techniciens dépêchés par la Direction de la Pêche de la willaya de Boumerdès se sont déplacés pour faire des prélèvements. Par ailleurs, à sa dernière venue dans la wilaya de Boumerdés, il y a moins d'une année, Sid Ahmed Ferroukhi qui ne s'occupait que de la Pêche et des ressources halieutiques, avant qu'on lui colle le secteur de l'Agriculture, a fait une visite à cette retenue pour s'enquérir de l'expérience. Depuis, c'est le silence radio de la part des autorités. Pourtant les frères Stitis auraient aimé trouver une aide pour agrandir le bassin, forer un puits en vue de renforcer les capacités hydrique de leur marre. Ils souhaitent également pouvoir l'alimenter, éventuellement d'un petit barrage situé dans le territoire de la commune lequel est présentement laissé à l'abandon. Dès lors ils seront encouragés pour s'occuper sérieusement de leur élevage pour le rendre productif. Ainsi ils amélioreront les revenus de cette famille, créer des postes d'emploi et alimenter le marché en protéines. C'est aussi une expérience écologique et économique qui pourrait d'être étendue aux trois petits barrages dont disposent la wilaya et qui totalisent, à eux trois, une capacité globale de 3 millions de mètres cubes d'eau ainsi qu'à d'autres retenues de la région.