Le ministre des Transports, Boudjemaâ Talaï, a effectué hier une visite d'inspection de l'avancée des travaux en cours dans son secteur en vue de l'aménagement du réseau ferroviaire, de son extension et de sa modernisation pour augmenter ses capacités de transport de voyageurs et de marchandises, un réseau conçu aussi comme élément structurant, mais aussi comme outil de communication et de développement économique et social. Venant d'Alger par le train rapide Alger-Oran, il a été reçu par la délégation officielle, avec à sa tête le chef de l'exécutif de la wilaya accompagné des autorités civiles et militaires à la gare de Khemis Miliana à 9h20 mn. A El Hoceinia où se construit le tunnel sous le mont El Guntass, un tunnel en double voie sur une longueur de 2 869 m en mono-tube, un ouvrage entièrement creusé et en voie d'achèvement, qui sera doté de tous les équipements de signalisation et de sécurité les plus modernes, il a été fait au ministre une présentation des travaux en cours, de l'avancée des travaux mais aussi un tableau complet du projet d'extension du réseau depuis Annaba jusqu'à la frontière avec le Maroc et sa connexion avec la ligne des Hauts-Plateaux et qui touchera 22 wilayas avec la rocade nord dont bénéficiera une population de 20 millions d'habitants. En outre selon le représentant de la SNTF, ce réseau qui compte 1 822 km de voies ferrées et 572 km de dessertes, de Annaba à Akid Abbas, sera relié à 7 ports et comprendra 216 gares. La wilaya de Aïn Defla est concernée par un tronçon en 2 parties, à l'est par le tronçon Khemis Miliana-El Affroun sur 56 km en double voie, et vers l'ouest de Khemis Miliana à Oued Fodda où la double voie Sidi Lakhdhar a été achevée. Il a été annoncé aussi, lors de cet exposé, le projet de réalisation d'une voie dédoublée qui reliera Khemis Miliana-Tissemsilt avec un linéaire de 100 km. On indique que ce projet est en phase de préparation, que 2 variantes du tracé seront présentées très prochainement. La délégation ministérielle s'est rendue ensuite dans la commune de Aïn Soltane où a été entamée la réalisation d'un tunnel en bi-tube cette fois, chaque tube à 2 voies dans le prolongement du tunnel sous le mont El Guntass. Ce bi-tube est d'un linéaire de 7 346 m pour l'un des tubes et de 7 337 m pour le second tube. A l'écoute de l'exposé sur l'avancée des travaux, le ministre s'est rendu compte que le délai contractuel de réalisation prévu pour mars 2016 ne sera pas respecté par la société chinoise la CCECC. Aussi, l'envoyé du gouvernement a enjoint aux responsables d'adresser une mise en demeure à la société chinoise titulaire du marché et de réagir vite faute de quoi «le contrat sera dénoncé et on s'adressera à une autre entreprise et vous n'aurez plus aucun marché», a-t-il menacé. En inspectant ensuite les travaux de la nouvelle gare de Khemis Miliana qui sera située très loin au sud de cette ville, le ministre n'a pas caché son désappointement sur l'erreur qui a été faite par les promoteurs de la SNTF en implantant cette gare si loin de la ville. «En l'implantant, loin de l'agglomération urbaine, cela signifie qu'elle ne deviendra rentable que dans 2 ans, une fois que le no man's land qui la sépare de la ville sera entièrement urbanisé», en ajoutant «une gare par essence doit se situer à l'intérieur de la ville... tel le cas de la gare d'Alger qui sera reconstruite au lieu et place de l'emplacement actuel». De ce fait cette «erreur», au cas où il y aurait correction du tracé, coûterait certainement très cher surtout dans la conjoncture actuelle qui appelle à plus de retenue dans les dépenses. Prenant la parole lors d'un point de presse où il a évalué la situation du rail en Algérie, le ministre dira : «Nous sommes dans la bonne voie dans le domaine du transport aérien, terrestre et maritime... nous sommes les leaders en Afrique et le programme de développement retenu dans le domaine des transports surtout ferroviaire ne manque pas de faire des jaloux, un programme qui compte une extension du réseau de 2 994 km de voies ferrées dont une grande partie sera électrifiée, qui viendront s'ajouter aux 4 000 km déjà en exploitation, un réseau moderne qui nous permettra de réduire considérablement le temps de parcours, de 10h à 2h, avec des vitesses de 140 à 220 km à l'heure avec le confort et la sécurité idoines». Il rappelle aussi : «Nous sommes en première position malgré ce que nous avons vécu durant la décennie 1990 et l'insuffisance du nombre d'entreprises algériennes vraiment performantes. Le train doit non seulement être réhabilité, mais aussi reprendre sa place et son rôle comme facteur de développement», conclut-il.