De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari A Bruxelles, l'Algérie fuite de partout dans les coulisses tant de la Commission que du Parlement. Les incessantes visites de hauts responsables européens à Alger, les déclarations à l'emporte-pièce de ministres algériens concernant la démarche économique algérienne, si démarche il y a, face à la chute des prix du pétrole, l'agacement des chancelleries européennes, allemande notamment, par rapport au «traitement de faveur» qui, selon elles, favoriserait les entreprises françaises — ce qui serait contraire à l'esprit et à la lettre des accords d'association signés entre l'Algérie et l'Union européenne —, autant de signes que la boule de cristal de Bruxelles tente de lire. La visite de Federica Mogherini, numéro 2 du gouvernement de l'UE, la dame qui chapeaute les dossiers les plus importants dans l'équipe J.-C. Juncker qui vient juste de s'achever, apportera, sans doute, des éclairages, ici, sur la relation d'ensemble entre les deux entités. L'essentiel de la pensée «européenne» a, pourtant, été dit par Mogherini à Alger même. La commissaire a clairement et courageusement indiqué à ses interlocuteurs algériens que pour bénéficier des retombées de l'accord d'association, des réformes profondes sont nécessaires. Comprendre par là que l'Algérie n'a pas engagé des réformes. Elle n'a pas tort, Mme Mogherini. Les mécanismes et la boîte à outils des accords d'association exigent de la transparence, une organisation économique et des cahiers de charges précis, de part et d'autre. La partie algérienne, relevons-le, est encore en deçà de cette nomenclature des échanges bénéfiques. Lamamra, le relex algérien, est dans son droit d'estimer que pour le moment, l'accord est si peu bénéfique pour l'Algérie. Pour autant, est-ce la faute à Bruxelles, est-ce la faute des 28 si la mise à niveau économique algérienne n'est pas au rendez-vous ? La virée algéroise de Federica Mogherini a coïncidé avec l'annonce de la mise à la retraite du général-major Mohamed Mediène, ex-patron du DRS. Les Européens voudront-ils savoir, nul doute, davantage sur le départ du chef de l'espionnage et du contre-espionnage algériens depuis un quart de siècle. Les bavards d'ici n'hésitent pourtant pas à oser des lectures et des projections pertinentes. Ils disent les tenir de «sources sûres», ce qui, en clair, signifie des fuites organisées par certains Etats européens fortement liés à l'Algérie. C'est le cas de la France, de l'Espagne, de l'Allemagne, de la Belgique et de l'Italie. Les hableurs de ces pays, journalistes et certains diplomates, croient savoir que le débarquement de Toufik annonce le retrait, prochain, du Président Bouteflika, qui sera précédé dans «peu de temps» de ceux de Gaïd Salah, Saâdani, Sellal, Ouyahia. Leur conviction est qu'une réorganisation des services de la présidence sera effectuée pour que le départ de Saïd Bouteflika, conseiller spécial de son frère, soit camouflé dans un mouvement d'ensemble. Allez savoir !...