In Salah : Nouveaux projets pour améliorer le cadre de vie de la population locale    Championnat arabe de Canoë-Kayak : 16 Algériens en stage de préparation à Douéra    Averses orageuses sur des wilayas du sud du pays à partir de samedi    Inauguration d'un monument historique dans la commune d'El Hamma à Khenchela    70e anniversaire du déclenchement de la Glorieuse Révolution: Le Président de la République préside une réception au Cercle National de l'Armée    La visite du directeur régional pour les Etats arabes du PNUD renforce le partenariat pour le développement durable    « Dieu bénisse le peuple algérien pour son soutien réel et incommensurable à la Palestine »        Des organisations marocaines lancent un appel au peuple pour unifier les efforts face aux graves atteintes aux droits par le Makhzen    Une Armée populaire !    Guinée équatoriale-Algérie : Les «Verts» en regroupement du 11 au 17 novembre    Mekhloufi et l'équipe du FLN ont «fait avancer la Révolution de dix ans»    Gymnasiade mondiale scolaire : Médaille de bronze pour l'Algérienne Aidoun Racha Rihem    Le moudjahid et colonel Tahar Zbiri inhumé au cimetière d'El Alia    Raccordement de deux villages aux réseaux de gaz naturel    Ouverture du séminaire régional sur la sécurité maritime et la prévention des risques professionnels    Ouverture de la rencontre annuelle du réseau national des registres du cancer    Ooredoo commémore le 70e anniversaire du déclenchement de la Guerre de libération nationale    Conférence sur les dimensions culturelles de la Révolution du 1er Novembre 1954    Mouloudji inaugure l'exposition «Panorama de la peinture algérienne» (1954-2024)    Présentation du spectacle épique «Rouh El Djazaïr» à Alger    La coopération entre le CSJ et la Commission de la jeunesse de l'UA au centre d'une discussion entre les deux parties    Saihi préside l'ouverture du Congrès de la Société algérienne de chirurgie du genou, de la hanche et de l'arthroscopie    Défilé militaire du 70e anniversaire du déclenchement de la Révolution: une précision remarquable reflétant la puissance et le professionnalisme de l'ANP    70e anniversaire du déclenchement de la Révolution de libération : diverses manifestations commémoratives dans le Sud    Forum de la jeunesse africaine: l'importance de renforcer l'unité entre pays africains pour faire avancer le continent    Le président de la République reçoit les dirigeants et présidents hôtes de l'Algérie    Commerce : réunion de coordination tripartite sur l'approvisionnement du marché en produits agricoles et alimentaires    Arkab reçoit la vice-présidente vénézuélienne ministre du Pétrole    Proclamation du 1er novembre 1954 : voix du peuple algérien et acte fondateur de la République algérienne    70e anniversaire du déclenchement de la Révolution: des milliers de citoyens affluent pour assister au défilé militaire    70e anniversaire du déclenchement de la Révolution de libération: le président de la République reçoit les vœux de son homologue égyptien    Zahana réaffirme l'importance de créer un environnement propice à l'amélioration des services de l'ENTMV    Lettre ouverte A son Excellence, Monsieur le président de la République    Plus de 80 participants nationaux et étrangers au "Treg Djanet"    Meilleurs athlètes de l'année 2024: lancement du sondage "Brahim Dahmani" de l'APS    L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Lettre de province
Rideau sur les tartarinades : l'Etat dans tous ses états
Publié dans Le Soir d'Algérie le 26 - 09 - 2015


[email protected]
«Gouverner n'est-il, en définitive, que l'art du possible ?» Grâce à la forme interrogative que lui prêtent les politiciens, la formule n'a-t-elle pas fini par leur servir d'excuse ? Une parade parfaite leur permettant de nuancer subtilement leurs parts de responsabilité lorsque les échecs se multiplient. C'est ainsi qu'ils ne comptent pas donner acte à ceux qui contestent leur légitimité. Mieux encore, ils plaident afin de demeurer maîtres de la décision arguant de leur capacité à corriger eux-mêmes les trajectoires défectueuses de leur gouvernance. C'est ainsi que doit s'expliquer, en partie, la nouvelle posture d'un Premier ministre feignant de reconnaître l'impasse mais dans le même temps demeure arc-bouté à l'idée que le régime, dont il est l'actuel homme de main, est toujours en mesure de conduire les réformes foncières et de résoudre la crise morale qui ronge et l'Etat et la société. Alors que l'Algérie n'en finit plus de se décomposer depuis l'an 2013, c'est tout de même à cette personnalité que l'on doit les meilleures assurances sur l'avenir.
Avant-hier et hier encore, c'est-à-dire en 2014, Sellal affirmait à qui voulait le croire que l'économie nationale gagnait en compétitivité grâce aux mérites d'un patronat de managers toujours sur la brèche. De même qu'il ne manquait pas de rassurer, à travers ses tartarinades de tribun, sur la solidité des finances publiques qu'il prétendait prémunies quelles que soient les spéculations exogènes. Bref, cette Algérie-là serait une oasis que la mauvaise foi de l'opposition a tort de ne pas reconnaître en elle l'œuvre d'un visionnaire de la dimension du Président, claironnait-il comme tous les courtisans de premier rang qui l'avaient précédé. Mais voilà que, subitement, tout change dans le discours officiel. C'est que les récentes conjonctures à l'origine de la plongée du prix du pétrole viennent d'avoir raison de la longue séquence du maquillage de la réalité.
Ce vieux recours au mensonge politique lequel est traditionnellement précédé par une statistique tronquée et des décryptages officiels sciemment erronés. Le Cnes, notre fameux observatoire de l'état de la nation, n'a-t-il pas une part de responsabilité dans cette culture de la falsification qui, longtemps, a accompagné les options actées par la loi ? Sans la moindre hésitation sur son cas, tous les experts sérieux récusaient les conclusions de ce «conseil» qui, pour eux, n'a servi en permanence que comme un organe de validation. C'est-à-dire une sorte de prescripteur agréé. Son absence de crédit ès compétences dont seuls les spécialistes connaissaient les raisons est aujourd'hui soulignée par le fait que le pouvoir a clairement écarté ses diagnostics. En se tournant vers des panels d'économistes et de financiers, dont les notoriétés universitaires et leur autorité en termes d'indépendance politique constituant des gages, le pouvoir fait semblant de jouer à la transparence qu'il se plaît à afficher devant l'opinion.
Or tout est là dans cette théâtralité de «l'écoute» de ces bons médecins de la crise nationale. Sauf qu'il manque l'essentiel à cette mise en scène pour que cela finisse par lui retrouver la confiance populaire. C'est qu'il s'agit auparavant de lever l'hypothèque de l'impopularité et de mettre l'accent sur la plaie de l'illégitimité démocratique que traînent comme des casseroles ceux qui gouvernent si mal le pays. Or, loin d'être une préoccupation hors du contexte de la crise économique comme semblent le penser certains cercles, elle apparaît plutôt comme le préalable indépassable à la résolution de cette montagne d'échecs. D'ailleurs, on la retrouve souvent dans les déclarations de la classe politique. «A chaque fois, le gouvernement met l'accent sur une partie de l'équation alors que la solution ne peut être que globale», remarquait un dirigeant de parti avant d'ajouter : «De plus, pour entreprendre les réformes nécessaires pour sortir de notre crise, il convient de reposer sur la légitimité démocratique. Or le gouvernement actuel n'en possède aucune.»(1)
Il est vrai qu'à partir du moment où la grande majorité de la classe politique s'interroge sur la source «première» du pouvoir et, par voie de conséquence, qui en sont les véritables délégués, c'est que l'identification du premier cercle de l'Etat demeure une inconnue ! D'où l'idée terrible d'une présidence apocryphe aux sens pluriels attachés à ce vocable comme ceux de : «secrets», «non authentique», «douteux» et «suspect» ! Sauf que dans l'architecture quasi-surréelle du pouvoir, il ne subsiste d'apparent et d'agissant qu'un clerc siégeant au palais du gouvernement et dont une bonne partie de l'intendance de l'Etat échappe à son contrôle, le contraignant ainsi à se consoler de son déficit d'autorité personnelle en intriguant comme un Florentin pour maintenir à flots un pouvoir où se disputent les clans. C'est, par conséquent, de l'impéritie totale d'un exécutif que souffre le pays dès lors que cette incapacité chronique encourage toutes sortes de brigandages, à l'image de ces fameuses convergences des pouvoirs de l'argent et de la politique qui organisent le pillage du bien public.
C'est qu'en ces temps incertains où la confusion règne en maîtresse, l'inaptitude ministérielle constitue en soi la pire malédiction pour les affaires de l'Etat. Sans illusion, les Algériens ne s'abusent guère sur les compétences de certains d'entre les ministres. A dire les choses avec mesure, ils sont parfois moins sévères avec Sellal tant ils devinent le rôle ingrat qui lui incombe dans une configuration du pouvoir inédite.
Là où se déploie le règne des castes et des lobbies vis-à-vis desquels l'arbitrage qu'il dispense est loin du service de l'Etat et plutôt proche du «tâcheronnage» quasi-mafieux. Comme quoi, un Premier ministre en Algérie est condamné à mentir pour la «bonne cause» du parrain ou, au contraire, rendre ce faux tablier de dauphin.
B. H.
(1) In le quotidien L'expression du 22 septembre : lire l'article paru en page 3 intitulé «Tout passe par la légitimité démocratique».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.