Les charges retenues contre le jeune hacker algérien sont désormais connues. L'arrêt de renvoi émis par la cour du district de Georgie et dont le Soir d'Algérie a pu obtenir copie, indique ainsi que Hamza Bendelladj ainsi que son complice, le russe Alexandre Panin se sont rendus coupables de plusieurs violations graves des lois américaines. Abla Cherif - Alger (Le Soir) - Violation essentiellement de l'article 18 du code américain qui fait que les coupables sont ainsi poursuivis pour extorsion frauduleuse de fonds, atteinte à des institutions financières et à des individus et manipulation à travers le désormais célèbre Spyeye décrit comme un cheval de Troie malicieux et considéré par les experts comme étant une véritable «boîte à outils de logiciels malveillants prêts à l'emploi, utilisé par les cybercriminels de 2009 à aujourd'hui et ayant compromis plus de 10 000 comptes bancaires par des infections en 2013 uniquement». L'affaire avait pris des proportions telles qu'elle avait été examinée y compris par les agents spéciaux du FBI. En février 2011, les agents du FBI avaient saisi un serveur de commande et de contrôle spyeye appartenant au hacker algérien contenant de nombreuses informations concernant plusieurs institutions financières puis en juillet de la même année, le FBI est entré directement en contact avec Panin et a acquis une version de spyeye contenant des fonctionnalités concues pour dérober des informations financières confidentielles, lancer des opérations bancaires frauduleuses et des attaques à partir d'ordinateurs infectés avec le malware Spyeye. Le document émanant de la cour de Georgie s'étale très longuement (17 pages) sur les faits reprochés aux deux coupables sans pour autant donner d'indice sur les risques encourus par Hamza Bendelladj et son complice russe. Ce qui est sûr c'est que les deux acolytes ont reconnu tous leurs faits et plaidé coupables en janvier 2014. Les deux inculpés auraient introduit un virus et subtilisé la somme de 3,2 millions de dollars en 6 mois de différents comptes bancaires. Hamza, selon l'acte d'accusation serait un «simple revendeur». Il encourt 30 années de prison et son cas avait soulevé un grand mouvement de solidarité auprès des Algériens, notamment dans les réseaux sociaux où la crainte de voir la peine de mort s'appliquer sur le jeune homme s'était fait grandement ressentir et avait débouché sur une demande expresse fait aux autorités algériennes pour la libération du hacker. Ceci avait incité l'ambassadrice des Etats-Unis en Algérie à réagir et annoncer que les crimes informatiques ne sont pas des crimes capitaux et ne sont pas punis par la peine de mort.