Tout indique que la marche populaire de ce samedi à Tizi-Ouzou constituera une sorte de «test», pas que pour son parti organisateur, le RCD, mais pour l'opposition entière dont certains membres sont réticents à l'idée de descendre dans la rue. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Au RCD, on est confiant quant à la réussite de la marche prévue après-demain samedi, à Tizi-Ouzou, que ce soit en terme de mobilisation citoyenne qu'au niveau de l'organisation. «Aux quatre coins de la wilaya, les structures du parti sont mobilisées pour drainer le maximum de monde pour cette marche que nous voulons plurielle, ouverte à tous les courants de pensée qui partagent avec nous le souci du développement de la wilaya», soutient le chargé à la communication au niveau du bureau régional du parti que préside Mohcine Belabbas. Et Mohand Ikharbane de préciser avoir «pris attache avec l'essentiel des acteurs intéressés par la mobilisation entre autres syndicats et groupes organisés et militants politiques, dont ceux du FFS qui partagent et soutiennent l'action». Une action dont les mots d'ordre sont mobilisateurs, citant «le rejet de la violence meurtrière des corps constitués, la dénonciation de l'annulation des grands projets structurants dont a bénéficié la wilaya à l'instar du CHU, mais aussi la réaffirmation encore une fois de notre revendication portant officialisation de la langue amazighe». Des doléances auxquelles s'ajoutent d'autres problèmes comme, précisera notre interlocuteur, «la rentrée universitaire chaotique, le dysfonctionnement généralisé de toutes les structures de la wilaya où la bureaucratie règne en maître des lieux et la corruption qui devient une constante et un mode de gestion». Chaque parti, dans une région donnée, a le droit d'initier des actions même celles de rue. Maintenant il se trouve que notre structure de wilaya a jugé utile de se manifester pour dénoncer le déséquilibre et les visées de contre développement dont est victime la wilaya et la Kabylie en général. Et le RCD, au plus haut niveau, a affirmé que la rue est la seule arme pour contrecarrer les velléités jamais démenties du pouvoir de domestiquer le citoyen. Quant au danger de dérapages que certains avancent pour justifier leurs réticences à engager des manifestations publiques, Ikharbane soutient que «chacun doit prendre ses responsabilités». Et d'ajouter «qu'en ce qui nous concerne au RCD, nous les avons toujours prises en matière de mobilisation et d'encadrement. Maintenant c'est aux autres structures d'assumer les leurs et de faire leur travail». Une «pique» à l'adresse de certains membres de l'instance de concertations et de suivi de l'opposition (Icso) dont le RCD est membre, qui nourrissent bien «d'appréhensions» quant à des «risques de dérapages et de récupération» que les actions de rue peuvent engendrer». Pourtant, cette instance a, lors de son dernier sommet fin août, retenu le principe d'actions de rue fortes à l'occasion de la rentrée sociale pour se faire entendre et faire fléchir le rapport de force en sa faveur. Peut-être que ces réserves et ces craintes «s'amenuiseront» ou «s'élimineront» d'elles-mêmes à la lumière de la réussite ou pas de la marche de ce samedi en termes de mobilisation et d'organisation. Une sorte de baromètre ou de défi que l'appendice du RCD de Tizi-Ouzou compte relever, comme «nous l'avons toujours fait jusqu'ici», commentera à propos Ikharbane. Ce qui donnera à «réfléchir» à ces membres «récalcitrants» et «hésitants» de l'Icso qui tiendra tout prochainement un sommet chez le FJD.