Pour sa représentation, Françoise Atlan se devait de se surpasser à Constantine et ce, pour plusieurs raisons. En fait, c'est toute une histoire qui la lie à cette cité. Les racines qui lui rappellent la richesse d'un patrimoine musical incommensurable lui font dire : «Voyez-vous, j'ai ramené les deux bracelets de ma grand-mère, histoire de s'imprégner davantage et, partant, de donner le meilleur de moi-même.» La soirée programmée dans la petite salle du complexe culturel Ahmed-Bey, qui s'avéra trop exiguë pour un public avide de sensations, s'annonçait prometteuse à plus d'un titre. La présence du «ténor» Fergani Salim, accompagné de musiciens de renom, à Wl'image du violoniste Taleb Nabil ou encore du percussionniste Khaled Smaïr, allait donner un plus à ce conclave musical d'une haute teneur, tant le programme concocté a révélé une maîtrise parfaite de ce genre musical. Zidane, saïka ou encore haouzi, ces modes musicaux qui avaient enchanté un public qui n'en demandait pas tant. Plus captivante encore, aura été la présence d'experts internationaux de l'Unesco à Constantine dans la cadre de l'atelier ayant pour thème la sauvegarde du patrimoine immatériel et qui ont été ravis de ce spectacle. Abdullah Denja, du Nigeria, avoua : «C'est magnifique, j'ai la chair de poule en écoutant cette merveilleuse mélodie, j'ai même envie de danser.» A noter que ce spectacle a été organisé par l'Institut français de Constantine et dont le directeur Jean-François Alba était aux anges au regard de la présence d'un public presque trié sur le volet, ce qui constitue une véritable réussite pour terminer cette tournée en apothéose. Salim Fergani aussi, et de par le répertoire qu'il a donné, s'est surpassé pour envoûter une salle en totale symbiose. Il dira à son tour : «C'est cela la richesse de notre patrimoine et nous en sommes les dignes représentants, quand vous voyez ce magnifique public et le répondant d'artistes comme Françoise, l'on ne peut que se réjouir, sauf que dans l'évènement qui s'y déroule à Constantine dans le cadre de Constantine, capitale de la culture arabe, nous constatons qu'il y a beaucoup de ratés, c'est frustrant, mais que voulez-vous, on fait avec, non sans un pincement au cœur.»