Hier, le ministre du Commerce, Belaïb Bakhti, a abordé lors de sa visite à Oran la question du monopole sur le marché du sucre, une allusion qui ne laissait aucun doute que la personne visée par ses propos était l'homme d'affaires Issad Rebrab qui détient une part importante dans la production du sucre en Algérie. «Le monopole sur le marché du sucre ne durera pas longtemps, dans moins d'un an, le nombre des investisseurs privés dans ce secteur sera pas mal et pourront subvenir à la demande et mettre un terme à cette situation de monopole», dira le ministre. Un point de presse décidé par le ministre au niveau de l'usine en construction qui produira du sucre. Tout un message. Il s'agit de l'usine du groupe Berrahal située à Tafraoui (Oran), dont les capacités de production prévues dans un premier temps sont de 1 000 tonnes de sucre roux/jour extensible à 2 000 tonnes. L'usine entrera en production au mois de mars 2016. Pour le ministre du Commerce, le marché du sucre ne connaît pas de problème d'investissement. «Nous avons connu dernièrement une perturbation, mais elle n'était pas due à la matière première du sucre mais il y a le phénomène du monopole sur le marché du sucre, un monopole de fait.» M. Belaïb Bakhti estime que cette usine contribuera à freiner ce monopole qui cause, dit-il, des perturbations. Et de regretter «la loi en elle-même ne permet pas qu'un entrepreneur s'accapare le marché avec un taux élevé comme c'est le cas aujourd'hui.». Précisant qu'il y a également trois autres usines qui produiront le sucre en cours de réalisation et, ainsi, elles entreront en production et le problème du sucre connaîtra une solution définitive, ajoute-t-il. Mais s'il y a des lois, comment se fait-il que certains entrepreneurs aient eu le monopole sur le marché du sucre ? Le ministre tente d'expliquer ce fait contradictoire : «C'est parce qu'il n y a pas eu de véritable suivi. Aujourd'hui, il y a six entrepreneurs privé, qui ont l'intention de créer les usines que j'ai indiquées et, ainsi, nous satisferons la demande.» Le ministre s'est rendu par la suite au niveau de l'usine Afia (huile) du groupe Savola qui représente l'une des entreprises d'Arabie Saoudite avec une capacité de 200 000 tonnes/an (45% des besoins du marché algérien). Le ministre s'y est attardé pour écouter le long exposé sur l'usine. Voulant confirmer auprès du ministre l'information donnée par le président du FCE quant aux prochains investissements que mèneront trois entrepreneurs dans le domaine de l'huile, il n'a pas clairement confirmé ces données, préférant répondre que «l'investissement en Algérie est libre, s'ils veulent investir dans n'importe quelle filière, l'Etat ne les empêche pas», une réaction qui rappelle la déclaration de l'homme d'affaires Rebrab «l'Algérie, c'est le seul pays où vous avez besoin d'autorisation pour investir.» Poursuivant sa réponse au sujet des investissements du privé dans le domaine de l'huile, le ministre dira qu'il faut voir au niveau de l'Andi. «Je crois savoir qu'il y a une relance particulière dans l'investissement du privé dans la phase actuelle. A l'exemple du domaine du sucre, alors il n'y a pas de raison que ça ne soit pas le cas pour l'huile.»