Malgré d'«excellentes» relations politiques, qui remontent à la période de la guerre de Libération, la coopération algéro-chilienne est loin d'être au top niveau. Le moment est donc venu de faire en sorte que les relations économiques soient hissées au même niveau des relations politiques, a affirmé, hier, à Alger, le vice-ministre chilien des Affaires étrangères, Riveros Edgardo. Younès Djama - Alger (Le Soir) - L'officiel chilien a coprésidé avec Amour Riadh, vice-président de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI), les travaux du Forum d'affaires algéro-chilien. «Les initiatives ne manquent pourtant pas entre les deux pays, renchérit Arezki Issiakhem, président du Conseil d'affaires algéro-chilien, il faut juste libérer les initiatives». A ce titre, il a annoncé l'organisation d'une visite d'hommes d'affaires algériens au Chili au mois d'avril prochain en vue d'encourager le «mariage» entre les entreprises algériennes et chiliennes «à l'effet de parer à l'importation des produits finis et cela à travers la création de joint-ventures». D'ores et déjà, une première joint-venture verra le jour, a révélé M. Issiakhem. Il s'agit d'une unité de transformation du lithium avec des partenaires chiliens, le Chilli étant un des plus grands producteurs de ce métal utilisé dans l'industrie et en médecine sous forme de sels (carbonate de lithium). «Nous voulons créer une usine régionale pour couvrir le Maghreb et une bonne partie de l'Europe, l'unité sera installée à Naciria, dans la wilaya de Boumerdès», a déclaré M. Issiakhem. Au passage, il regrette l'absence d'entreprises algériennes au Chili malgré leur compétitivité, estimant qu'il y a des opportunités qu'il va falloir approfondir avec ce pays sud-américain. Le Chili est essentiellement leader dans les produits agricoles et des viandes rouge et blanche. Et le président du Conseil d'affaires algéro-chilien d'insister que la distance qui sépare les deux pays «ne doit pas être un problème» pour une coopération gagnant-gagnant entre les deux pays. C'est aussi ce qu'a soutenu l'ambassadrice du Chili en Algérie, Marcia Covarrubias, qui qualifie le Forum algéro-chilien de «rencontre historique». La diplomate a, dans une allocution, affirmé qu'il s'agissait d'établir «une mise à niveau» des relations politiques existantes entre les deux pays. Et que dans le prolongement des relations historiques, la coopération économique doit prospérer. «Le Chili n'est pas un donneur de leçons (...) nous venons avec une approche sincère, transparente et généreuse», a déclaré la diplomate chilienne à l'adresse des opérateurs algériens. Et d'ajouter que l'économie de son pays est une économie ouverte grâce aux nombreux accords de libre-échange qu'il a signés (Chine, Etats-Unis, Union européenne, etc.). Elle souligne, néanmoins, que «pour faire des affaires, il faudra apprendre à nous connaître les uns les autres». A noter que le Chili se tourne de plus en plus vers l'Asie pour ses exportations. Ainsi, les volumes des échanges entre ce pays et le continent asiatique ont largement pris le dessus sur ceux avec l'Union européenne, comme l'a souligné Urria Pablo, directeur des affaires bilatérales au ministère chilien des Affaires étrangères.