L'Algérie et l'Union européenne lanceront prochainement des discussions sur la révision de l'Accord d'association. C'est ce que la Haute représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité et vice-présidente de la Commission européenne, Federica Mogherini, a annoncé jeudi dernier. En visite depuis la veille, la Haute représentante européenne a indiqué, lors d'une conférence de presse animée conjointement avec le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, et après une séance de travail, que «le processus de révision de l'Accord d'association sera lancé dans les semaines prochaines». Ainsi, l'Union européenne agrée la demande algérienne d'une évaluation conjointe de cet accord d'association, signé en 2002 mais entré en vigueur en septembre 2005 et dont la mise en œuvre affiche des résultats assez mitigés. Insatisfaite, soucieuse d'un rééquilibrage de l'Accord d'association, l'Algérie avait déjà saisi la Haute représentante de l'UE pour demander officiellement l'ouverture de discussions sur une évaluation conjointe objective de la mise en œuvre de cet accord. Une demande qui a été accompagnée d'un argumentaire réalisé par un groupe de travail interministériel expliquant la requête algérienne et ses motivations. La visite de la chef de la diplomatie européenne en Algérie, la première depuis son entrée en fonction en novembre 2014, a été, ainsi, mise à profit pour expliquer et sensibiliser la partie européenne sur l'opportunité et le bien-fondé de cette évaluation commune et sur la légitimité de la position algérienne. Et cela, même si l'évaluation de la mise en œuvre du fonctionnement est prévue dans l'accord lui-même, observait la représentante européenne dans un entretien paru hier dans le quotidien El Watan, au-delà de ses invites à la poursuite de «réformes ambitieuses». Notons que cette visite de travail de la Haute représentante de l'Union européenne, Mme Mogherini, ayant été reçue par le président de la République et par le Premier ministre, a été également marquée par la signature de deux conventions de financement dans le domaine de l'appui à la justice et de la formation-emploi, dans le cadre de la coopération bilatérale. D'autres problématiques ont été également abordées à l'occasion de la visite de la Haute représentante européenne, notamment la situation en Libye et au Mali, les crises en Syrie et au Yémen, la migration et la lutte contre le terrorisme international.