Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) appelle à une journée de grève le 18 novembre prochain. Les griefs du syndicat ne concernent pas uniquement le ministère de l'Education nationale mais également le gouvernement. Le CLA annonce d'autres actions au courant du mois de décembre si la tutelle ne donne pas suite à ses revendications. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - La stabilité qu'a réussi à connaître depuis la rentrée scolaire le secteur de l'éducation risque d'être perturbée. Le CLA, (Conseil des lycées d'Algérie), déclenche les hostilités et appelle à une journée de grève le 18 novembre prochain. Les attaques du syndicat ne sont pas adressées uniquement au ministère de tutelle mais aussi au gouvernement. Dans un communiqué rendu public, le CLA explique qu'il revendique auprès du gouvernement la valorisation du point indiciaire par l'amélioration du pouvoir d'achat des travailleurs, le maintien des systèmes des retraites et une retraite complète après 25 ans de service effectif et cela pour tous les métiers pénibles. Le pouvoir d'achat des fonctionnaires algériens, note le syndicat, a diminué de plus de 25% au cours de cette année et il atteindra les 50% à partir de l'entrée en vigueur de la nouvelle loi de finances 2016. «Nous exigeons la création d'un Observatoire national autonome de suivi du pouvoir d'achat à travers une politique salariale mobile et indexée qui permettra de voir la réalité des prix sur le marché et réclamons une valorisation immédiate de la valeur indiciaire et alertons le gouvernement sur les retombées que pourrait provoquer cette crise et de s'attendre à une explosion sociale», écrit le syndicat. Et d'ajouter que «les différentes déclarations du gouvernement concernant la remise en cause des diverses formules des retraites (retraite anticipée, proportionnelle et celle après 32 ans de service effectif) et le prolongement de l'âge de départ à la retraite de 60 ans à 65 ans ainsi que la révision de la formule de calcul du montant de la pension de retraite (la moyenne des salaires des 10 dernières années au lieu des 5 dernières années actuellement), ont semé la panique parmi les fonctionnaires qui ont décidé d'un départ massif à la retraite, plus de 25.000 demandes de départ rien que dans le secteur de l'éducation». Concernant la tutelle, le CLA demande la concrétisation des engagements cosignés dans le P-V du 07/03/2014 (Valorisation des heures supplémentaires, les primes du Sud, les logements de fonction et la gestion des œuvres sociales), le règlement définitif du problème des enseignants suspendus arbitrairement et l'intégration de tous les contractuels dans le secteur de l'éducation nationale et le paiement régulier de leurs salaires. «Les postes de promotions octroyés aux différents paliers du secteur de l'éducation ne sont en fait qu'une affaire de chiffres et non un règlement d'un problème, puisque les 45.000 postes ne sont que le remplacement des 20 000 postes annuels d'enseignants partis à la retraite et les 25 000 contractuels. Et cette promotion n'avantage que ceux qui partent à la retraite et non les nouvelles recrues. C'est pour cette raison que la tutelle doit revenir à la promotion automatique qui doit être incluse dans le nouveau statut particulier», estime le syndicat. Ce dernier rappelle aussi son refus à signer la charte d'éthique et de déontologie proposée par la tutelle et cela quel que soit son contenu. Selon lui, la stabilité dans le secteur se fera par l'amélioration des conditions de vie et de travail des travailleurs et l'encadrement de l'ensemble des établissements scolaires. Menaçant, le CLA informe que d'autres actions sont prévues au courant du mois de décembre et qui se radicaliseront si la tutelle ne donne pas suite à ses revendications.