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Embouteillages
Calvaire des usagers de la route et danger sur la santé publique
Publié dans Le Soir d'Algérie le 21 - 11 - 2015


Par L. Meriani
«Que celui d'entre vous qui voit une chose répréhensible la corrige de sa main ! S'il ne le peut pas de sa main, qu'il la corrige avec sa langue ! S'il ne le peut avec sa langue que ce soit avec son cœur et c'est là le degré le plus faible de la foi.»
[Hadith rapporté par l'imam Mouslim-n°49]
Ah ! les embouteillages. Qui de nous est encore épargné des affres de ce mal envahissant qui ne cesse d'enfler partout, de manière alarmante, et pour lequel les perspectives de solution dans l'immédiat apparaissent bien illusoires. Pire, il semble que chez nous, les pouvoirs publics (certainement au fait de la réalité) ne semblent pas mesurer l'énormité des conséquences à court et moyen termes de ce fléau grandissant. On évoque à tout bout de champ, comme si c'était l'unique cause, la croissance fulgurante du parc automobile résultant des dernières améliorations (légitimes) du pouvoir d'achat des citoyens.
Parmi les conséquences du trafic routier dans les encombrements, on citera l'effet sur la santé des citoyens, et ce, à deux niveaux. Le premier est lié à l'inhalation de particules fines très nocives, dérivées de carburants (87% des particules rejetées par les moteurs diesel et 12% des émissions des moteurs à essence non catalysées). La composition chimique de ces émanations toxiques (oxydes d'azote NOx, gaz carbonique CO2, monoxyde de carbone CO, suies issues de la combustion du gazole, des hydrocarbures...) peut à moyen et long termes être responsable, selon les mises en garde des médecins mais aussi de l'OMS en 2012, d'effets mutagènes et cancérigènes.
Les pathologies sont aussi pulmonaires et cardiovasculaires. On soulèvera à ce propos le cas critique du voiturage d'un grand nombre d'enfants qui, confinés dans des véhicules à l'arrêt, sont des victimes à haut risque, directement surexposées à ces nuisances chimiques. Egalement les personnes âgées, avec des capacités respiratoires affaiblies et les usagers fréquents (taxieurs et chauffeurs de bus, agents de l'ordre, habitants et employés de magasins mitoyens entrent dans cette catégorie). Face à la gravité de la situation, les pays développés ont adapté des réglementations normatives contraignant les fabricants de véhicules à équiper les pots d'échappement de catalyseurs et filtres à particules fines pour réduire notablement les seuils de gaz d'échappement nocifs.
A titre d'exemple, le dispositif dit Euro 5 édicté par la Communauté européenne vise à faire baisser d'au moins 80% les émissions de gaz et de particules polluants. Euro 6, la prochaine réglementation qui prendra effet en 2015, prévoit de fixer le taux d'émission des NOx à 80 mg/km contre 180 mg/km aujourd'hui et des émissions d'hydrocarbures à 0,25 g/kWh et celui des fumées à 0,15 g/kWh. Face à ce système réglementaire responsable et continuellement renforcé et amélioré, que constate-t-on sur nos routes ?
Des cohortes de tacots et autres brouettes roulantes véritables chouayate (fumoirs) lâchant d'immenses nuages d'huiles mal brûlées, et ce, au mépris d'une soi-disant obligation de contrôle technique périodique ! Le second est lié au stress extrême et néfaste durant les encombrements de plus en plus insupportables, qui n'en finissent plus, et ce, quel que soit le trajet, notamment avec notre tempérament d'Algérien difficile à se contenir et à rester zen. Enervement d'étudiants et (surtout) des parents accompagnant leurs enfants à l'école, colère noire d'usagers se levant pourtant tôt, pratiquant pour certains des manœuvres de conduite très dangereuses, pour d'autres proférant insultes car coincés longtemps dans leur voiture et se retrouvant contraints, malgré eux, d'arriver en retard au lieu de leur travail. Agents de l'ordre vaillants mais débordés et «oubliant» une file par rapport à une autre, etc.
Tout cet environnement pernicieux fait de mauvais sang et d'agressivité est synonyme d'usure morale, de fragilisation avec au bout du compte risque de diabète, hypertension et agressivité à fleur de peau. Ces agressions sur la santé des citoyens ont un coût inimaginable, venant peser davantage sur la situation dramatique de notre système national de santé et grevant notamment la charge financière énorme sur les budgets de dépense supportés par l'Etat.
On citera, en outre, l'effet sur la consommation de carburant et sur la perte de temps de travail et de productivité.Avec une moyenne raisonnable d'une heure de retard à l'aller et une heure au retour, on pourrait estimer à 22 jours (environ 1 mois) de temps de travail perdu par personne et par an. Devant l'ampleur du phénomène et en ne prenant qu'un millier de conducteurs, on arrive à 22 000 jours perdus par an pour cet échantillon ; quant à la qualité du travail, démarrer sa journée dans un état de nervosité et de fatigue morale n'augure évidemment rien de bon.
Voilà l'ardoise des impacts négatifs sur l'économie nationale des congestions n'épargnant aucune de nos villes et bourgades périphériques. Questions : est-ce une fatalité ? A qui incombe la responsabilité ? Qui doit demander des comptes ? Comment en sommes-nous arrivés là ? L'expansion urbaine rapide de toutes les petites bourgades périphériques aux grandes villes par l'implantation tentaculaires de nouvelles cités a répondu à une pression sociale critique, mais n'a pas pris en compte dans une approche intégrée l'adaptation des réseaux routiers et l'implantation de nombreuses infrastructures de base. En un mot, on a construit à la hâte et de manière anarchique en l'absence d'une vision globale de la ville. Cette situation a été aggravée durant la décennie noire par les flux migratoires de populations fuyant en masse les villages ruraux en quête de sécurité et de travail et déséquilibrant fortement tout plan de développement territorial.
Les associations d'architectes, des voix de spécialistes ont çà et là pointé du doigt les carences, proposé des recommandations, averti des retombés à terme, hélas, peine perdue pour ces prêches dans le désert ! Aujourd'hui, la forte densité des implantations urbaines autour de chemins ruraux empêche toute forme de rectification ou de tracé de nouvelles voies idoines pour contenir et fluidifier l'explosion du parc automobile. L'exemple de la délocalisation d'habitants de certains quartiers de l'Algérois par exemple (Val d'Hydra) est significative à cet égard.
Dans beaucoup de cas cependant, et sans devoir pointer du doigt X ou Y ou rechercher un bouc émissaire, force est de relever la défaillance criante des collectivités locales s'agissant de l'aménagement de l'existant qui n'est tout simplement pas géré de manière optimale. On prendra à titre illustratif les cas de l'axe Draria-Alger en passant par El Achour-Oued Romane ; cet exemple peut être aisément transposé à toute autre agglomération (comme Aïn-Naâdja, Birkhadem, Bordj-El-Kiffan...). Que constatons-nous ? Des méga-cités (AADL El-Achour et de Sebala, de Draria...) d'où sortent, dès l'aube, des flux impressionnants de véhicules et des cohortes de bus, ajoutés à ceux qui viennent des bourgs avoisinants (Baba Hassen, Saoula, Kraïcia, Douéra...) et qui convergent vers le rond-point d'El Achour pour s'engouffrer ensuite vers l'unique voie (à 2 files) en direction d'Oued Romane. La situation y est inimaginable. Et un trajet de 5 mn sur 2 km se parcourt en plus d'une demi-heure ! Une partie du flux dérive dans un trafic gluant au milieu des habitations avec en prime, juste au carrefour, un café avec des stationnements anarchiques (venant rétrécir davantage la chaussée) pour ensuite rejoindre l'autre flux qui a emprunté la voie marée vers le carrefour près des arrêts de bus.
Les 2 files venant de l'arrêt de bus et des rues diagonales (en rangs serrés et pratiquement immobiles) viennent faire conjonction avec ceux ayant «grillé» deux sens interdits. Arriver au rond-point près de Oued-Romane et le dépasser relève de l'héroïsme. Là, pour rejoindre l'autoroute Ben-Aknoun vers l'aéroport, on est obligé de passer près de l'entrée du Parc zoologique et du centre de visas TLS France. Les automobilistes doivent galérer pour enfin rejoindre un minuscule carrefour, obstrué par l'engorgement de ladite autoroute.
Première constatation d'anormalité, au niveau de l'artère principale menant d'El Achour au rond-point de Oued Romane, pas moins de 6 files de voitures s'engouffrent dans un indescriptible entonnoir réduit à 2 files, alors que de l'autre côté, la voie adjacente dans le sens contraire est pratiquement vide et occupée partiellement comme parking par une brigade de sécurité urbaine.
Les citoyens livrés à eux-mêmes qualifient cette situation de haute forme de mépris à leur égard, face notamment à l'absence de réaction ou de présence sur le terrain de leurs «élus» locaux, que ce soit le wali délégué, les présidents d'APC, chef de daïra, le ou les directeurs de la circulation routière, etc. Où sont-ils et que font leurs services? s'interrogent beaucoup d'automobilistes. Pourquoi des années durant, les citoyens, leurs concitoyens, endurent quotidiennement, surtout aux heures de pointe, le calvaire de la route, apparemment sans perspective d'issue immédiate ? Dépassons ces malheureux constats et allons vers des solutions. Primo, ce qui semble relever du bon sens serait de continuer la logique du projet initié il y a quelques années (avec l'interdiction de tourner à gauche pour les usagers venant des 2 bassins vers Oued Romane), en ouvrant la voie quasi libre en question (Oued Romane, près des réservoirs SEEAL vers El-Achour) dans le sens inverse pour descendre dans une seule direction vers Chevalley et Dély-Ibrahim.
Les routes ceinturant le site du château d'eau constitueraient un large rond-point avec le diamètre adéquat pour décongestionner le trafic routier. Secundo et mieux encore, plus loin, après le centre de formation, juste avant d'enjamber le pont vers le stade olympique, l'ouverture simple et sans grands frais d'une bretelle vers la rocade de Ben-Aknoun permettrait de désengorger sûrement la descente vers l'entrée du Parc. Restera à comprendre les causes de ralentissement sur l'autoroute même ; mais ceci est une autre histoire.
Actuellement et au grand dam de l'usager de la route, celui-ci est obligé, à chaque fois pour rejoindre l'autoroute, d'emprunter le centre-ville d'une, parfois plusieurs agglomérations urbaines où l'exiguïté des chaussées, la multiplicité des voies transverses, le stationnement anarchique et l'incivisme créent des situations indescriptibles.
Quid du parcours d'une ambulance ou d'un quelconque citoyen contraint d'évacuer dans l'extrême urgence un parent vers l'hôpital ?!
L'ouverture sans tarder de périphériques rapides vers les rocades et autoroutes en dehors des agglomérations (comme c'est déjà le cas de Baba-Hassen) permettrait dans l'immédiat un désengorgement global de la circulation automobile.
La mise en application de réglementation des carrefours par des feux tricolores est une mesure urgente à adapter. Notamment près de bon nombre de minuscules ronds-points, totalement inadaptés et créant plus d'encombrement que par le passé, lorsqu'il y avait un simple carrefour. De même, il reste totalement incompréhensible que les communes dans leur quasi-majorité ne disposent pas de parkings réglementés (à étages par exemple), en particulier à proximité des grandes zones commerciales. Enfin il n'est pas possible d'ignorer le voiturage scolaire qui contribue sans équivoque à l'acuité des encombrements et qui se relâche nettement durant les périodes de vacances. Réfléchir à des solutions de transport en commun spécifique sur des parcours étudiés, impliquant parents, collectivités locales, établissements d'enseignement, direction des transports... permettrait certainement de pallier le vide sidéral en la matière. Mais pour ce type de coordination dans l'intérêt de tous, il faudra deds initiatives, des efforts et beaucoup de bonne volonté... Et donc travailler ! Ainsi, une dynamique appropriée de prise en charge de ce fléau que constituent les embouteillages (et qui va continuer à s'amplifier) devrait mobiliser nos responsables aux différents niveaux des collectivités locales et avec plus de visibilité dans les actions à entreprendre. L'idée d'un observatoire dédié, impliquant notamment les citoyens, contribuerait à améliorer au niveau des communes la fluidité du réseau routier existant par la recherche de variantes optimales.
L'exemple en Angleterre d'un portefeuille de ministre de la Neige pour gérer le temps d'une crise (juste durant la période hivernale) est illustratif. Il est totalement inconcevable qu'après un demi-siècle d'indépendance, on faille devoir attendre «l'expert étranger» pour nous dénicher des solutions qui sont pourtant à notre portée. Enfin, on évoque souvent l'absence de budgets spécifiques au niveau des APC, mais ceci n'est que l'arbre qui cache la forêt, car au vu des conséquences graves de l'hydre des embouteillages et leur ampleur affectant directement l'économie nationale, il serait irresponsable, voire dangereux de continuer à détourner le regard ou faire le sourd face aux déboires quotidiens d'une majorité silencieuse de citoyens, touchés durablement dans leur santé physique et mentale.


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