Le «Annab d'or» du Festival de Annaba du film méditerranéen (FAFM) a été attribué au film palestinien El Moutadarej (le Dégradé), réalisé par les frères Arab et Tarzan Nacer. Cette distinction, dotée d'un chèque de 15 000 euros, a été remise à l'adjoint du représentant de l'Etat de Palestine en Algérie par le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi. C'était lors de la cérémonie de clôture du 1er FAFM qui s'est déroulée dans la soirée de mercredi à la salle de spectacle du théâtre Azzedine-Medjoubi de Annaba. C'est encore la Palestine qui a décroché, conjointement à travers ses actrices de la même œuvre cinématographique, «Le dégradé», le prix du meilleur rôle féminin. Celui du meilleur rôle masculin a été décerné à l'acteur turc Ilhan Sisen pour son interprétation dans le film Sakli (Secret) du réalisateur Selim Evci. La récompense du meilleur scénario est revenue au Français Simon Rouby pour son film d'animation Adama qui dénonce les malheurs provoqués par les guerres à travers les pérégrinations d'un enfant africain. Le jury que préside la réalisatrice tunisienne Kaltoum Bornaz a dédié une mention spéciale au film Madame courage du réalisateur algérien Merzak Allouache. Enfin, des hommages ont été rendus par le FAFM à Yacef Saâdi à l'occasion du 50e anniversaire du film La bataille d'Alger dont il a participé à l'écriture du scénario et tenu son propre rôle dans ce film. Un hommage devait être rendu à Cheb Khaled pour son prix de la musique obtenu à la Mostra de Venise mais ce dernier, pourtant programmé pour avoir donné son accord, n'a pas cru bon de se déplacer. Le rideau est donc tombé mercredi tard dans la soirée sur la scène du théâtre Azzedine-Medjoubi, dont la salle a accueilli durant cinq jours la projection des films en compétition pour le Annab d'or. Selon les organisateurs, plus de 40 000 spectateurs ont suivi les projections en et hors compétition. Ce qui dénote de l'intérêt des Annabis pour le cinéma. Metteurs en scène, scénaristes, comédiens et même parmi le public qui a suivi les différentes projections programmées durant la durée du Festival au théâtre Azzedine-Medjoubi et au palais de la culture et des arts Mohamed-Boudiaf sont unanimes. Pour eux, l'organisation du FAFM, au-delà de Annaba, constitue un acquis pour le Cinéma national algérien. Mais certains estiment que ce festival ne doit pas cacher le vide culturel sidérant, pas uniquement dans le septième art mais aussi dans les autres facettes culturelles dont souffre Annaba tout autant que les autres villes du pays. «Dans notre pays, il n'y a pas de salles de cinéma, pas de marché de films. Ces deux moyens sont incontournables pour attirer le maximum d'étrangers. Il manque aussi des séminaires et des débats sur le cinéma afin de permettre aux acteurs et réalisateurs algériens d'exprimer leurs idées et d'échanger leur point de vue avec des étrangers», a souligné un cinéphile d'Annaba. Présidée conjointement par le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi et le wali de Annaba, Youcef Cherfa, en présence d'un nombreux public, la cérémonie a donc clôturé une semaine, du 3 au 9 décembre courant, de spectacles dans une ville sevrée, le reste de l'année, dans ce domaine. A. Bouacha Le tourisme était aussi de la partie Le rideau est tombé sur le premier festival de Annaba du film méditerranéen (Fafm). C'était tard dans la nuit de ce dernier mercredi à l'issue de la remise du Annab d'or et des prix aux lauréats de cette manifestation qui a duré sept jours, le public a été nombreux. Hommes et femmes étaient venus pour signifier aux fossoyeurs de la culture et adeptes de la violence et des malheurs que leur tentative de profiter de cet événement pour attirer l'attention sur leurs méfaits ont lamentablement échoué. La présence ou pas d'un ou de plusieurs terroristes sur la petite colline de Saint Augustin, à la sortie sud-ouest de l'antique Bouna, n'a pu perturber les activités de la population qui vaquait normalement à ses occupations. Devant le black-out imposé par la communication institutionnelle, la vraie ou fausse alerte, quant à la présence d'indésirables dans le pourtour de la ville a, tout de même, imposé une plus grande vigilance des services concernés. Mais cela n'a pas eu d'effet sur le public. Et comme pour bien consolider cette idée, l'Office national algérien du tourisme (Onat) a organisé le lendemain de la clôture du Fafm une visite touristique à travers l'ensemble des sites de la ville. A cette visite efficacement encadrée par les cadres et agents de cette institution étatique qu'est l'Onat, ont pris part des participants entre acteurs, organisateurs du Fafm et des gens de la presse ayant couvert cette manifestation. Tous ont qualifié le Fafm de grand événement. D'autant plus qu'il s'inscrit dans le cadre des activités d'animation culturelle et touristique au plan local, régional et national. L'initiative de l'Onat est unique en son genre dans la mesure où elle implique la wilaya de Annaba. Elle ponctue toute une semaine de projection de films réalisés dans le pourtour du bassin méditerranéen, conférences-débats, tables rondes et cinéma pour enfants. Cette visite touristique marquant la clôture de la première édition du Fafm a proposé un programme chargé. Encadrée et réalisée avec les seuls moyens humains et matériels de la direction régionale de Annaba de cet organisme étatique qui a mobilisé ses nombreuses agences de l'Est du pays. Elle a également permis à ses invités d'ici et d'ailleurs, de connaître quelques-uns des meilleurs atouts et atours dont dispose la 4e ville du pays, sa corniche, les hauteurs de l'Edough, Seraïdi, le cap de Garde et son immense zone touristique et le cours de la Révolution. «Annaba est véritablement une belle ville avec de très beaux sites touristiques. Je suis jordanien et c'est ma 2e année de présence à Annaba au titre d'étudiant des arts. Quelques photos de cette belle region que j'ai adressées à mes parents ont suffi à les convaincre de venir pour un séjour touristique d'un mois dans cette ville accueillante et hospitalière. Je peux vous dire qu'ils n'ont pas été déçus», a affirmé Abderrahmane Chetour, étudiant jordanien, membre du comité d'organisation du Fafm.