Les cours de pétrole demeuraient hier sous la barre des 40 dollars et ce, depuis une semaine, enregistrant ainsi leur niveau le plus bas depuis près de sept ans, essentiellement à cause d'une offre mondiale excédentaire. Younès Djama - Alger (Le Soir) - Hier, mardi, le baril de Brent (livraison en janvier) valait 37,88 dollars dans la matinée alors que le baril de Light Sweet Crude (WTI) était à 36,33 dollars. Vers 11h20 GMT (12h20 à Paris), le baril de Brent pour livraison en janvier valait 38,46 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 54 cents par rapport à la clôture. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de Light Sweet Crude (WTI) pour la même échéance prenait 46 cents à 36,77 dollars. Il faut rappeler que les cours ont amorcé leur baisse vertigineuse au lendemain de la réunion, le 4 décembre, de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui a décidé le maintien du niveau de production, faisant perdre au baril de Brent 12% de sa valeur. Une surproduction mondiale et un déséquilibre entre l'offre et la demande, un renforcement du dollar et un automne particulièrement doux sont les autres facteurs qui expliquent cette tendance baissière, affirment les experts. Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), le déséquilibre entre l'offre et la demande devrait se poursuivre en 2016, avec une offre plus excédentaire. Dans son dernier rapport, l'AIE a indiqué que l'offre de l'Opep devrait encore augmenter de 1,2 million de barils/jours (mbj) l'an prochain, après une croissance de 1,6 mbj cette année. Aussi, le renchérissement du dollar face à un panier de devises internationales a contribué à la baisse des cours de pétrole, car un dollar élevé rend l'or noir plus onéreux pour les investisseurs munis d'autres devises. Par ailleurs, d'autres prévisions soutiennent que les prix remonteront légèrement au début de l'année prochaine pour atteindre à la fin de l'année 2016 les 47 dollars le baril, aidés en cela par une baisse de la production du schiste américain. C'est le scénario optimiste que développe l'expert Mohamed Saïd Beghoul qui précise que ce sont les schistes américains qui déterminent à 70% les prix du pétrole, à la baisse ou à la hausse. Interrogé sur les raisons de l'entêtement des gros producteurs de l'Opep, l'Arabie Saoudite en tête, à refuser de baisser la production afin de réduire les excédents, l'expert inscrit la démarche saoudienne dans une lutte pour la sauvegarde des parts de marché et ce, quel qu'en soit le coût. «Les Saoudiens sont déterminés à défendre leurs parts de marché quitte à être endettés. Car, il faut savoir que le pays est dans une situation de déficit au point de demander des prêts à l'extérieur», observe l'expert. Quant à l'annonce de l'Iran d'injecter une quantité de 1 million de barils/jour supplémentaires à la fin 2017 sur le marché, l'expert estime que cette annonce entre dans le cadre de la «guerre des nerfs» que se livrent Iraniens et Saoudiens. Selon Saïd Beghoul, l'Iran n'est pas en mesure d'assurer ces quantités du fait que ses installations pétrolières sont «obsolètes».