Abdelaziz Bouteflika met fin au suspense : à l'issue d'une énième réunion restreinte avec les plus hauts responsables de l'Etat, lundi dernier, il donne enfin son aval, définitif, pour l'avant-projet de la révision constitutionnelle. Il en fixe même l'agenda et les modalités institutionnelles. La révision en question aura lieu, donc, courant janvier prochain. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Lundi 28 décembre, donc, Abdelaziz Bouteflika aura tout finalisé. De manière officielle et définitive cette fois, au bout d'une nouvelle réunion à laquelle ont pris part le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, le ministre d'Etat, directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, le ministre d'Etat, conseiller spécial du président de la République, Tayeb Bélaïz, le général de corps d'armée, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire, et vice-ministre de la Défense nationale, Ahmed Gaïd Salah, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, et le conseiller du Président, ancien président du Conseil constitutionnel, Boualem Bessaïeh. Selon le communiqué officiel de la présidence de la République, Bouteflika convoquera un Conseil des ministres spécial, exclusivement consacré à ce projet de révision constitutionnelle courant janvier et ce, avant de saisir le Conseil constitutionnel qui se prononcera, à son tour, sur les modalités de l'adoption dudit texte, au niveau du Parlement. Auparavant, instruction fut également donnée, par Bouteflika, pour que la mouture finale soit transmise, par les services de la présidence de la République, à tous ceux, partis politiques, personnalités nationales, représentants de la société civile ayant pris part aux trois rounds de consultations menées respectivement par Abdelkader Bensalah en 2011, Abdelmalek Sellal, en 2013 et, enfin, Ahmed Ouyahia en 2014. D'ores et déjà, Bouteflika, et à travers le communiqué officiel rendu public par la présidence, lundi dernier, aura tranché une question fondamentale : la révision en question se fera via le seul Parlement. L'option référendaire aura ainsi été abandonnée après des mois d'hésitation. Cela, pour deux raisons essentielles : d'abord, par crainte d'une forte abstention car, contrairement aux deux autres référendums de 1999 et 2005, Bouteflika n'est plus en mesure de s'impliquer personnellement dans la campagne électorale pour mobiliser un électorat déjà très peu emballé par les sujets politiques. Ensuite, en raison de la crise économique qui ne permet plus des dépenses excessives du genre que celles qu'on se permet en ce genre d'occasions. Quant à la nature des changements prévus par la mouture finale du texte avalisé par Bouteflika, lundi dernier, il ne faut pas s'attendre à des «miracles». A commencer par le poste de vice-président. Selon une source très bien informée, Bouteflika n'a pas du tout prévu ce cas de figure, qui consisterait en définitive à partager le pouvoir, ou une partie, ne serait-ce minime, de ses prérogatives. «C'est dans sa nature même, sa personnalité.» Tout juste, croit savoir notre source, si Bouteflika concède de réhabiliter la fonction de chef de gouvernement en lui restituant quelques-unes de ses prérogatives d'avant-2008 ! Tout compte fait, Bouteflika n'aura livré, en ce 28 décembre 2015, que la mouture de la Constitution qu'il avait prévue avant même son accident de santé du 27 avril 2013...