Par la faute de l'exc�s de z�le d'un agent de l'�tat civil, une petite fille de Ouacifs a toujours une existence administrative partielle car tronqu�e du pr�nom Eva que ses parents lui ont choisi et que cet agent r�cuse. En effet, deux ans apr�s sa naissance, puisque ayant vu le jour le 21 janvier 2003, ce petit bout humain n'a toujours pas de pr�nom. Officiellement cela s'entend, car au sein de la famille, bien avant la venue au monde du b�b�, d�cision a �t� prise de le pr�nommer Eva. Et c'est justement ce pr�nom, pas alg�rien aux yeux d'un agent de l'�tat civil � l'�chelle de la mairie de Boghni, la petite fille a vu le jour � l'h�pital de cette localit�, qui est derri�re l'inscription partielle du nouveau-n� sur le registre des naissances. Car un relev� des actes de naissance de la petite fille a bien �t� �tabli mais l'espace r�serv� au pr�nom est rest� vierge. M. Mehareb Mhammed, professeur de langue anglaise au CEM Ousma�l-Kaci, du chef-lieu de la da�ra de Ouacifs, n'est pas all� par trente-six chemins pour situer la raison de ce niet au niveau de la consonance chr�tienne du pr�nom choisi qui d�range. Et � notre interlocuteur d'affirmer tout aussi clairement sa chr�tient�, comme pour montrer que le pr�nom choisi ne rel�ve point d'un �tat d'�me comme c'est le cas pour nombre de parents, mais plut�t d'un acte m�rement r�fl�chi. "A ce que je sache, la libert� de confession est garantie par le premier document r�gissant le pays, � savoir la Constitution", d�clare-t-il encore. Et ce qui l'intrigue le plus, c'est l'argument officiel avanc�, et puis� d'un listing de pr�noms officiels qui n'est plus de mise, sinon, poursuit-il, comment se fait-il que des pr�noms comme Oussama, Saddam et autres, �voquant de surcro�t, de tristes personnages, soient officiellement attribu�s � des nouveau- n�s ? Cependant, la cause semble entendue, m�me parfaitement entendue, pour ce p�re de famille plus que jamais d�cid� � aller au bout d'un combat, celui du triomphe des libert�s, toutes les libert�s, dit-il. Un combat qu'il dit susciter d�j� l'admiration de membres d'une ONG qui seraient pr�ts � apporter leur appui, car l'affaire �tant port�e devant la justice. Tafat K.