Né à Mila il y a une quarantaine d'années, dans un milieu imprégné du malouf constantinois, Yahia Dridi, dit Smaïne, est déjà un grand cheikh connu et reconnu dans le milieu de la chanson andalouse, style malouf, charriant déjà près de 25 années de carrière ! Héritant, certainement, baignant c'est sûr, dans une famille qui a marqué de son empreinte ce style de musique, une musique profonde, sensuelle, langoureuse, captivante qui va au-delà des notes et des inspirations, à l'instar de son grand-père Smaïne qui faisait déjà partie, à l'époque coloniale, d'une troupe bien connue à Mila dénommée Firkat el ikhouane du madh, puis son oncle Tawfik, un maître incontestable et incontesté du malouf dans toute la région, décédé en 1995. Tout cet environnement a profondément façonné le jeune Yahia et lui a ouvert une large brèche dans l'affermissement de soi et du développement de son don, son talent et son inspiration débordante. Sa première expérience, il l'a vécue dès 1990 au sein de l'association culturelle El Moubarkia, puis en 1995, il a rejoint le Conservatoire de Constantine, deux années pleines et fructueuses qui lui ont permis de développer son don et d'approfondir ses connaissances théoriques mais aussi le maniement de plusieurs instruments, particulièrement le violon et l'oûd. Yahia a participé à plusieurs festivals à Constantine, Guelma, Skikda et Tlemcen où il a décroché des distinctions et des honneurs. En 2000, il a fondé sa propre troupe dénommée El Amel El Andaloussi, avec la complicité de Adnane Idri, Mustapha Boubekri et Noureddine Benfetima. Son premier enregistrement remonte à 1994, avec Saoudi Bediaf, une cassette qui a eu un large succès auprès des auditeurs de la radio de Constantine qui lui a consacré plusieurs émissions, décrochant le hitparade du concours Cirta-Top, trois semaines durant. En 2000, il sort son premier CD avec un style malouf modernisé et des arrangements musicaux nouveaux. Depuis, plusieurs plateaux TV et stations radios régionales se sont intéressés à ce jeune prodige, en lui ouvrant leurs studios et leurs ondes, à l'instar de Sétif, Khenchela, Batna, Sidi Bel- Abbès, Tlemcen, Mila, ainsi que l'émission «Sabahiat» de la Télévision algérienne. Son deuxième album est enregistré en 2007, toujours dans le même style et les mêmes arrangements musicaux. Le jeune Dridi s'est découvert un autre talent, celui d'animateur radio, puisqu'il a animé deux émissions radiophoniques, «Hadaik El Andalous » et «Raouaii Athirya» sur les ondes de Radio Mila, des émissions retentissantes et largement suivies. Au début de cette nouvelle année 2016, un troisième album va être mis sur le marché, ayant pour titre Le rossignol a chanté. Entendre un récital ou même une nouba interprétée par Yahia Dridi est tout simplement un régal ! Une voix sublime, exaltante et envoûtante, captivante, fascinante, apaisante, ensorcelante, une voix d'un rossignol incarné et bien incarné tout simplement !