Les dissidents de la Confédération algérienne du patronat (CAP) déplorent qu'ils soient toujours «ignorés» malgré les décisions de justice. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Le mouvement de dissidence au sein de la CAP est intervenu suite à l'«inertie constatée dans la Confédération et la gestion individuelle et à des dépassements financiers», affirme le président de l'aile dissidente de la CAP, Abdenour Sensri, hier à Alger. «En 2014, nous avons demandé des bilans sur la gestion financière de la Confédération. Une demande qui est restée sans suite», explique-t-il encore avant d'ajouter : «La CAP qui est un espace de concertation et de propositions était gérée par une seule personne. Nous voulons comprendre comment elle était gérée». Faisant allusion au président de l'autre aile de la CAP, Abdenour Sensri assure que «même quand il participait aux rencontres de la tripartite, il le faisait seul sans aucune consultation avec les autres membres de la Confédération». Et de poursuivre : «Il est à la tête de la CAP qu'il a pris en otage depuis 1999 alors qu'il ne dispose d'aucun registre de commerce et n'a aucune activité.» Selon lui, le conflit à la CAP reste toujours complexe. «Nous demandons à ce que la justice nous soit rendue», dit-il. Outré, le vice-président de l'aile dissidente de la CAP, El Hachemi Malaoui, a de son côté assuré que la Confédération algérienne du patronat s'est retrouvée avec un vice-président qui n'a rien à voir avec une organisation patronale. «Ce vice-président détient une association d'ambulanciers et parle au nom des chefs d'entreprise ». Le comble, poursuit-il, «les comptes de la CAP sont bloqués depuis deux années et demie à cause d'un litige interne. Une situation qui pourtant ne les a pas empêchés de continuer à travailler avec echkara (liquidités). Toutes les transactions financières se font alors dans l'informel», dit-il. Par ailleurs, El Hachemi Malaoui déplore qu'après trois ordonnances de justice, «on continue à nous ignorer». «Ce n'est pas possible ! Que se passe-t-il ?», s'interroge-t-il. Il estime que s'ils n'étaient pas «légitimes», «la justice aurait au moins exprimé que nous n'avions aucune représentativité». D'ailleurs, précise-t-il, «notre assemblée générale a eu lieu le 20 janvier dernier et le nouveau bureau a été présenté». Aujourd'hui, souligne-t-il, le statut de la Confédération a été déposé auprès du ministère du Commerce et comporte essentiellement la limitation de la présidence de l'association patronale à deux mandats.