Ali Fawzi Rebaïne dénonce le «double discours» des tenants du pouvoir auxquels il lance, par ailleurs, un défi, celui de faire descendre dans la rue, le peuple dont ils ne cessent de se prévaloir du soutien et de la caution. M. Kebci - Alger (Le Soir) - «Si réellement le peuple est avec eux, pourquoi accusent-ils dans le même temps l'opposition de vouloir faire sortir ce même peuple dans la rue ?», s'est, en effet, interrogé, hier dimanche, à l'occasion d'une conférence de presse, le président de Ahd 54. Et d'enchaîner avec une autre interrogation : «Si tel était le cas, pourquoi ne pas opter pour un référendum populaire au lieu de l'option parlementaire ?», non sans s'attaquer au Conseil constitutionnel qui avait donné son quitus pour cette option parlementaire. Une institution au «mauvais passé», lui reprochant, une énième fois, la validation du dossier de candidature du président de la République à l'élection présidentielle d'avril 2014. Pour Rebaïne, cette Constitution «ne rapprochera pas le peuple des institutions, ne consacrera pas l'indépendance de la justice, encore moins la pérennité des institutions et elle ne travaillera pas l'intérêt du peuple». Et de s'en prendre à nouveau au président de la République qui, selon lui, «doit parler et ne pas laisser les autres parler en son nom», d'autant plus qu'il est le promoteur du projet. Le président de Ahd 54, usera d'ironie, affirmant que «la musique ne se voit pas mais s'entend». «On le voit mais on ne l'entend pas. Il parle bien avec les étrangers, pourquoi ne le fait-il pas avec les Algériens ? A moins qu'il soit atteint d'Alzheimer et qu'on veuille nous le cacher.» D'où sa conclusion que le président n'accomplit pas ses missions. Par ailleurs, Rebaïne dira être prêt à discuter avec tout le monde, mais de là à s'allier à un autre parti ou un groupe de partis, ce serait, selon lui, «renoncer à mes principes», et «diluer ces derniers». Ceci comme pour écarter tout ralliement à l'Instance de concertation et de suivi de l'opposition qui compte le contacter en prévision de son second congrès prévu le 27 mars prochain. Une instance truffée, estimera-t-il, d'anciens chefs de gouvernement et d'ex-ministres, «de repentis» comme il les appellera, qui «ne peuvent, selon lui, participer à remédier à la situation du pays dont ils sont responsables à des degrés différents».