C'est l'histoire d'une commune située à moins de 10 kilomètres du chef-lieu de wilaya de Bouira, lequel chef-lieu appartient historiquement en grande partie à cette tribu des Ath Laâziz, mais qui manque de tout en matière de développement. Cependant, et de toutes les commodités de la vie, ce dont souffre la population le plus, est le manque d'eau potable. Cette commune de haute montagne est victime des sécheresses successives avec le tarissement de plusieurs sources de montagne d'où étaient alimentées les populations. Résultat, depuis les années 2000, les populations de cette commune qui compte plus de 18 000 âmes attendent avec impatience le raccordement avec les eaux du barrage Tilesdit dont la conduite principale est arrivée jusqu'au village d'Ighil Oumenchar à l'est de la commune, avec un réservoir de plus de 3 000 m3. Un réservoir construit depuis 2012 et censé mettre fin au calvaire de ces populations qui souffrent cruellement du manque de cette denrée précieuse. En 2013, un projet d'AEP qui devait toucher toute la partie nord de la commune, qui longe le CW5 sur une dizaine de kilomètres, a été confié à une entreprise pour une enveloppe dépassant les 9 milliards de centimes et pour un délai de 6 mois à compter du mois d'avril. Fin 2013, ledit projet que cette entreprise avait entamé comme prévu, s'est soudainement arrêté à hauteur du chef-lieu, c'est-à-dire avec la réalisation de la conduite principale depuis le réservoir d'Ighil Oumenchar sur une distance de seulement 3 kilomètres mais, même avec cette partie de travaux, cette entreprise n'a pas daigné faire des branchements pour les foyers du chef-lieu. Les choses en sont restées là et l'entreprise en question fait traîner les choses tantôt avec l'arrêt complet des travaux, tantôt en reprenant les travaux mais avec quelques ouvriers lorsque des voix s'élèvent de la part des représentants de la population regroupés dans une coordination qui regroupe 34 villages et hameaux de la commune. Plusieurs réunions ont eu lieu au niveau du siège de la commune pour trouver une solution à ce problème ; d'autres ont été organisées au niveau de la Direction des ressources en eau, maître d'ouvrage de ce projet octroyé à l'APC dans le cadre des PSD ( projet sectoriel ) et géré directement par la Direction de wilaya. Pendant bientôt trois ans, les membres de cette coordination se sont sacrifiés pour faire avancer le projet mais sans résultat. D'après l'un des représentants de cette coordination, plusieurs demandes d'audience ont été adressées au wali pour le rencontrer et lui faire part du calvaire qu'endure la population au sujet de ce manque criant de l'eau potable, mais sans suite. Pourtant, selon notre interlocuteur, l'Etat n'avait pas lésiné sur les moyens en construisant un grand réservoir qui peut suffire pour toute la commune, et en dégageant une enveloppe conséquente de plus de 9 milliards pour la réalisation de la conduite. En tout cas, les membres de cette coordination qui rappellent les souffrances de la population qui continue à recourir, été comme hiver, à l'achat de citernes à hauteur de 1200 dinars puisque les approvisionnements de l'APC par voie de citernes ne suffisent plus pour les besoins des familles, lancent un énième appel au wali pour les recevoir et pourquoi pas, prendre en charge définitivement ce problème et le cas échéant, ouvrir une enquête pour déterminer les causes de ces retards. Pour notre interlocuteur, une chose est sûre : les milliers de citoyens de cette commune ne peuvent imaginer un seul instant un autre été sans eau et avec le même calvaire.